Le limogeage du chef des renseignements sud-soudanais, Akol Koor Kok, par le président Salva Kiir Mayardit intervient dans un contexte politique sensible qui coïncide avec le report des élections et la prolongation de la période de transition. Akol Cor Kok est une figure influente à la tête du Service de sécurité nationale, surtout depuis l’indépendance du pays en 2011, mais il fait l’objet de controverses en raison des accusations de groupes de défense des droits de l’homme selon lesquelles l’appareil de sécurité qu’il dirige exerce des pouvoirs excessifs contre la société civile et les militants.
La décision de licenciement indique une volonté au sein du pouvoir de réorganiser les postes de direction à un moment où le pays connaît une prolongation de l’accord de paix et un nouveau report des élections, qui ont suscité des critiques internationales, notamment de la part des États-Unis. La nouvelle nomination d’Akik Tong Aliu, proche allié de Salva Kiir, montre que le président cherche à consolider son influence et à s’entourer de personnalités qui lui sont fidèles dans une période considérée comme critique pour l’aboutissement du processus de paix.
Cette décision est interprétée comme une tentative de Salva Kiir de renforcer la stabilité de son gouvernement, mais elle reflète en même temps une lutte interne pour le pouvoir, qui pourrait entraîner de nouvelles complications dans les relations entre Salva Kiir et son adjoint Riek Machar, qui a mené le conflit dans la guerre civile qui s’est terminée par un accord de paix fragile en 2018.