Le Maroc ambitionne de ramener le taux de chômage à environ 9 % d’ici 2030, après avoir enregistré l’an dernier son niveau le plus élevé en 25 ans.
Une feuille de route pour la création d’emplois
Dans cette perspective, le gouvernement a dévoilé une feuille de route pour dynamiser le marché du travail. Celle-ci prévoit la création de 1,45 million de nouveaux emplois d’ici la fin de la décennie.
Cependant, l’atteinte de cet objectif reste conditionnée au retour des précipitations à des niveaux normaux. Le Maroc traverse sa sixième année consécutive de sécheresse, la plus longue de son histoire contemporaine. Cette situation a fortement impacté le secteur agricole, entraînant la perte de 137 000 emplois. Or, l’agriculture contribue à environ 14 % du PIB national.
Un défi de taille pour le gouvernement
Le gouvernement avait également promis un million d’emplois supplémentaires avant la fin de son mandat en 2025. Toutefois, la sécheresse persistante a freiné ces ambitions.
Pour stimuler l’emploi, l’État a alloué 15 milliards de dirhams (1,5 milliard de dollars) dans le budget de cette année. Cette enveloppe comprend :
- 12 milliards de dirhams pour encourager les investissements,
- 1 milliard de dirhams pour soutenir l’emploi en milieu rural,
- 2 milliards de dirhams pour renforcer les programmes d’aide à l’embauche.
Les causes de la montée du chômage
Selon le gouvernement, la hausse du chômage est attribuée à trois facteurs principaux :
- Les effets prolongés de la pandémie de Covid-19,
- Les pertes d’emplois dans l’agriculture dues à la sécheresse,
- Une baisse du taux d’activité à 43,5 %.
Huit initiatives pour stimuler le marché de l’emploi
Pour y remédier, la feuille de route inclut huit mesures stratégiques, parmi lesquelles :
- Le renforcement des PME via un dispositif de soutien aux projets d’investissement entre 1 et 50 millions de dirhams,
- La facilitation de leur accès aux marchés publics et aux exportations,
- L’extension des surfaces céréalières à 4 millions d’hectares,
- Le lancement d’une plateforme numérique pour mettre en relation employeurs et travailleurs agricoles.
La sécheresse prolongée représente un défi majeur pour le marché du travail marocain. Le gouvernement mise sur une combinaison d’investissements, de soutien aux PME et de modernisation du secteur agricole pour atteindre ses objectifs d’ici 2030. Reste à savoir si les conditions climatiques permettront de concrétiser ces ambitions.