Quand le cinéma africain affronte la question du jihadisme et des femmes

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« Les terroristes utilisent les femmes. Les hommes sont tués, mais les femmes sont kidnappées, mariées de force et violées »

La semaine dernière, une série de films présentés dans le cadre du plus grand festival de cinéma d’Afrique a mis en lumière le djihadisme sur le continent, en insistant particulièrement sur le sort des femmes en proie aux extrémistes. « Quand on parle de terrorisme, on ne parle pas beaucoup des femmes », regrette Apolline Traore, réalisatrice originaire du pays hôte du festival, le Burkina Faso.

Le long métrage de Mme Traore, « Sira », qui a remporté l’Étalon d’argent de Yennenga lors du 28e Festival panafricain du cinéma et de la télévision, relate la survie d’une femme enlevée par des djihadistes. Mme Traore a déclaré qu’elle voulait sortir les femmes de l’image typique de victimes et leur attribuer le « rôle majeur… (qu’elles jouent) dans la lutte contre le terrorisme ».

Plus de 10 000 personnes ont perdu la vie au Burkina Faso depuis que les djihadistes se sont imposés dans le Mali voisin en 2015, et plus de deux millions de personnes ont fui leur foyer. Environ 40 % du pays est contrôlé par les insurgés.

Amina Mamani, réalisatrice originaire du Nigeria, berceau du mouvement Boko Haram, dont les attaques ont commencé en 2009 et se sont étendues au Cameroun, au Niger et au Tchad, a réalisé « The Envoy of God ». Le court-métrage raconte l’histoire d’une fillette de 10 ans, kidnappée une nuit par des djihadistes qui ont voulu l’utiliser pour commettre un attentat-suicide sur un marché – mais elle en a décidé autrement. « Les terroristes utilisent les femmes. Les hommes sont tués, mais les femmes sont kidnappées, mariées de force, violées, et les jeunes filles sont choisies pour se faire exploser », déplore Mme Mamani.

Agences

poup

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