559 millions d’enfants sont actuellement exposés à des vagues de chaleur fréquentes, et d’ici à 2050, l’ensemble des 2,02 milliards d’enfants de la planète seront touchés par les conséquences néfastes du changement climatique pour leur santé et leur subsistance, affirme un nouveau rapport de l’UNICEF publié la semaine dernière.
A la veille de la Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP27, qui aura lieu début novembre en Egypte, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) appelle à une augmentation des fonds alloués à l’adaptation afin de protéger les plus jeunes et les plus vulnérables.
Selon l’agence onusienne, 624 millions d’enfants sont confrontés à l’un des trois autres indicateurs propres aux fortes chaleurs : des épisodes caniculaires de longue durée, de forte intensité ou des températures extrêmement élevées.
Le rapport de l’UNICEF souligne que dans à peine trois décennies, même au plus faible niveau de réchauffement planétaire, estimé au mieux à un réchauffement d’1,7 degré Celsius, les 2,2 milliards d’enfants du monde entier seront inévitablement exposés de manière plus régulière aux vagues de chaleur.
« Le mercure est en train de grimper, ce qui a des effets de plus en plus graves sur les enfants », a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « Un enfant sur trois vit déjà dans des pays enregistrant des températures extrêmement élevées, et près d’un enfant sur quatre est exposé à des vagues de chaleur fréquentes. Or, la situation ne va cesser de s’aggraver. Au cours des trente prochaines années, de plus en plus d’enfants seront frappés par des vagues de chaleur plus longues, plus intenses et plus fréquentes, qui mettront en péril leur santé et leur bien-être ».
Des vagues de chaleur particulièrement néfastes pour les plus jeunes
Ces vagues de chaleur sont, qui sont moins à même de réguler leur température corporelle que les adultes et encourent donc plus de risques pour leur santé comme l’asthme, les affections respiratoires chroniques et les maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, ces épisodes caniculaires ont des répercussions sur l’environnement des enfants et peuvent compromettre leur sécurité, leur nutrition et leur accès à l’eau, autant que leur éducation et leur subsistance à long terme.
Selon le rapport, un réchauffement minimal de la planète d’1,7 degré Celsius exposerait 1,6 milliard d’enfants à des vagues de chaleur de longue durée ; ce nombre atteindrait 1,9 milliard si la température augmentait de 1,9 degré d’ici à 2050.
Des augmentations de températures intenses dans le nord de la planète en 2050
L’étude prospective révèle que les enfants vivant dans le nord de la planète, en particulier en Europe, subiront l’augmentation la plus brutale des vagues de chaleur de forte intensité, tandis que, d’ici à 2050, près de la moitié des enfants vivant en Afrique et en Asie seront continuellement exposés à des températures extrêmement élevées.
Alors que 23 pays se classent actuellement au premier rang en termes d’exposition des enfants aux températures extrêmement élevées, leur nombre passera à 33 en 2050 dans le cadre d’un scénario de faibles émissions et à 36 dans le cadre d’un scénario d’émissions très élevées. Dans les deux cas de figure, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Soudan, le Tchad, l’Arabie saoudite, l’Iraq, l’Inde et le Pakistan devraient compter le plus grand nombre d’enfants touchés.
Un nouvel appel aux dirigeants mondiaux
« Notre planète est en surchauffe, et pourtant, les dirigeants mondiaux ne réagissent pas. Nous n’avons donc pas d’autre choix que de faire davantage pression sur eux pour qu’ils rectifient la trajectoire empruntée, et prennent les mesures qui s’imposent dès la COP27 dans l’intérêt des enfants du monde entier, mais surtout des plus vulnérables qui vivent dans les régions les plus touchées », a déclaré Vanessa Nakate, militante pour le climat et Ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF. « Ce rapport indique clairement que, sans action urgente, les vagues de chaleur deviendront encore plus dévastatrices que ce que nous anticipons déjà ».
Pour cette raison, l’UNICEF préconise une mobilisation internationale visant à l’adaptation des services sociaux voués à l’enfance dans le domaine de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, de la santé, de l’éducation et de la nutrition, accompagnée d’un renforcement des dépistages de malnutrition sévère pour les plus jeunes. Plus encore, les auteurs du rapport entendent placer les enfants et le respect de leurs droits au cœur des décisions en matière d’adaptation qui seront prises lors de la COP27 à Charm El-Cheikh.
A leurs yeux, les pays avancés doivent honorer l’engagement qu’ils ont pris lors de la COP26 de doubler le financement de l’adaptation afin d’atteindre au moins 40 milliards de dollars par an d’ici à 2025, et ce, dans la perspective de consacrer au moins 300 milliards de dollars par an aux mesures d’adaptation d’ici à 2030. Les fonds alloués à l’adaptation doivent aussi représenter la moitié de l’ensemble des financements de l’action climatique. « La COP27 doit faire avancer les négociations sur les pertes et les préjudices, en plaçant la résilience des enfants et de leur communauté au cœur des discussions sur les mesures à prendre et le soutien à fournir », souligne l’UNICEF.
PAR ONU Info