Usages licites du cannabis: Trois questions à Lamia Tazi, Vice-présidente de la FMIIP

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Lamia Tazi, Vice-présidente générale de la Fédération Marocaine de l’Industrie et de l’Innovation Pharmaceutique (FMIIP) a expliqué, à la MAP, l’impact de la légalisation du Cannabis sur l’économie nationale et ce, à l’occasion de la tenue, jeudi à Rabat, de la 1ère réunion du Conseil d’administration de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC).


Quel serait l’impact de la légalisation du Cannabis sur l’économie nationale ?

D’abord, je tiens à dire qu’en tant qu’opérateur pharmaceutique et Vice-présidente générale de la Fédération Marocaine de l’Industrie et de l’Innovation Pharmaceutique (FMIIP), je suis intéressée par cette filière prometteuse que représente l’exploitation du Cannabis à des fins thérapeutiques.

Je ne peux que féliciter les initiatives avant-gardistes prises par le Maroc, d’abord par la promulgation en juin 2021 d’une loi sur ce domaine et ensuite par la création de l’ANRAC.

Le fait de se doter rapidement d’un arsenal juridique sur l’exploitation licite du Cannabis comprenant, en plus du décret sur l’octroi des licences publié récemment, d’autres textes juridiques sur les modalités de fonctionnement de l’Agence, indique la volonté de notre pays de se positionner parmi les pionniers dans un secteur qui pèsera jusqu’à 230 milliards de dollars à l’horizon 2028.

Il y a aussi un potentiel indéniable sur les exportations marocaines qui seront considérablement dopées par cette filière dans les années à venir, surtout vis à vis des marchés comme l’Europe.
Que pensez-vous du rôle de l’ANRAC ?

Les prérogatives octroyées à l’ANRAC en vertu de la loi sont élargies couvrant les autorisations, les licences et les contrôles.

Elles permettront d’évaluer et de suivre de façon efficace et efficiente l’ensemble des étapes par lesquelles passera le Cannabis, garantissant ainsi une traçabilité sur toute la chaîne de valeur.

Le fait que dans le Conseil d’Administration de l’ANRAC siègeront plusieurs ministères est une chose positive, surtout le ministère de la Santé qui apportera son expertise en matière d’enregistrement et de suivi des produits pharmaceutiques et des compléments alimentaires.
Comment les entreprises pharmaceutiques se préparent-elles à accueillir cette nouvelle étape ?

Vu que le sujet reste encore méconnu pour la plupart des pays, les industriels pharmaceutiques ont jugé nécessaires de démarrer par des études aussi diverses que pointues, avec comme but d’aboutir à des business models clairs, pérennes et ambitieux pour une industrie légale du Cannabis.

Nous sommes convaincus que cette filière représente une aubaine de développement et nous ne pouvons que saisir cette opportunité. Plusieurs traitements pourront être dérivés du Cannabis et solutionner des problèmes de santé majeurs comme l’épilepsie et les scléroses en plaques.

Le traitement des douleurs est également une piste pour l’exploitation du Cannabis à des fins thérapeutiques.

Cela dit, en plus du Cannabis, nous pensons aussi que les plantes médicinales dont regorge notre pays pourront être valorisées à usage thérapeutique.

La FMIIP a organisé des journées d’études et des réunions d’experts nationaux et étrangers sur le Cannabis et sur les plantes médicinales et a récemment signé une convention de coopération avec l’Agence Nationale des Plantes Aromatiques et Médicinales (ANPMA).

Des opérateurs pharmaceutiques nationaux se sont liés en partenariat avec les universités nationales en vue de démarrer des projets communs de recherche scientifique et d’innovation dans cette filière. En conclusion, je peux vous affirmer qu’une fois les différentes composantes de l’écosystème national du Cannabis sera opérationnel, des opportunités légion s’offriront au Maroc en termes d’emplois, de création des richesses, d’innovation et de recherche scientifique.

poup

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