Lors de la Conférence internationale sur la sécurité et les opérations de l’Association du transport aérien international (IATA), qui s’est tenue du 1er au 3 octobre à Marrakech, l’accent a été mis sur le rôle crucial que joue le secteur de l’aviation au Maroc comme moteur de croissance économique. L’IATA a insisté sur l’importance d’une réglementation adaptée et d’infrastructures rentables pour maximiser le potentiel de l’industrie aérienne marocaine.
En 2023, plus de 12,4 millions de passagers ont pris l’avion pour se rendre au Maroc, ce qui représente une augmentation impressionnante de 68 % par rapport à la dernière décennie. Ce boom du transport aérien a contribué de manière significative à l’économie nationale, avec un apport de 25,5 milliards USD au PIB, soit 13,4 % de l’économie marocaine. De plus, l’aviation a soutenu près de 44 % des exportations de biens et services du pays, marquant une augmentation de 20 points de pourcentage en 63 ans.
L’avenir semble prometteur : l’IATA prévoit que le nombre de passagers au Maroc pourrait augmenter de 50 % d’ici 2043. Cette dynamique est particulièrement pertinente dans le contexte de la Coupe du monde de la FIFA 2030, que le pays coorganisera. Dans cette optique, Royal Air Maroc projette de quadrupler sa flotte pour atteindre 200 aéronefs d’ici 2037, tandis que la capacité des aéroports marocains devrait doubler, dépassant les 90 millions de passagers d’ici 2035.
Willie Walsh, directeur général de l’IATA, a déclaré : « L’aviation est un moteur essentiel de l’économie marocaine. Les ambitions de croissance de Royal Air Maroc et de l’Office National des Aéroports (ONDA) promettent un avenir florissant, permettant au pays de renforcer ses liens avec l’Afrique, l’Europe et l’Amérique du Nord. Cependant, pour réaliser ce potentiel, le gouvernement doit se concentrer sur des investissements dans des infrastructures rentables et sur des politiques favorisant la durabilité et la croissance conforme aux normes internationales. »
Vers une réglementation intelligente
L’IATA a également souligné la nécessité d’une réglementation réfléchie dans le secteur. Les règles de protection des consommateurs ne devraient pas être simplement importées d’Europe ou des États-Unis, mais adaptées au contexte marocain. Des discussions constructives ont eu lieu entre la Direction générale de l’aviation civile du Maroc et l’IATA pour élaborer une loi sur les droits des passagers qui reflète les meilleures pratiques mondiales.
Un engagement en faveur de la durabilité
La durabilité est au cœur de la stratégie marocaine pour l’aviation. Royal Air Maroc a élargi son programme d’évaluation environnementale, intégrant ses filiales et s’engageant à atteindre les objectifs de zéro émission nette d’ici 2050. Le Maroc est bien positionné pour devenir un producteur clé de carburants d’aviation durables (SAF), tirant parti de son potentiel en énergies renouvelables, notamment l’hydrogène vert.
Des infrastructures adaptées à la croissance
Pour accompagner cette croissance, le Maroc met en œuvre un plan directeur ambitieux visant à développer ses infrastructures aéroportuaires. L’IATA soutient fermement cette initiative, en soulignant l’importance d’une planification en collaboration avec les compagnies aériennes pour garantir des livraisons dans les délais, tout en assurant rentabilité et compétitivité.
Avec la hausse significative du nombre de passagers, l’intégration de technologies de facilitation, comme le système One ID de l’IATA, est essentielle pour optimiser l’expérience client. Ces innovations permettront des voyages fluides et sans contact, améliorant ainsi l’efficacité des opérations aéroportuaires.
L’avenir de l’aviation au Maroc semble radieux, soutenu par une croissance continue, des ambitions de durabilité et un appel clair à des réglementations intelligentes. Le Maroc est en bonne voie pour se positionner comme un acteur majeur dans le secteur aérien, tant au niveau régional qu’international.