Le ministère de la Santé et de la Protection sociale s’attèle à la mise en place d’un système d’information intégré, basé sur le dossier patient et englobant aussi bien les établissements de soins de santé primaires que les établissements hospitaliers.
Cette annoncé a été faite par le ministre Khalid Ait Taleb, vendredi à Rabat, lors d’une cérémonie de présentation du livre blanc sur la e-santé au Maroc, “Réalités, enjeux et leviers de développement”, en présence notamment du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui, de la ministre déléguée en charge de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, Ghita Mezzour.
Ce projet, qui constitue un des piliers de la refonte du système de santé national, permettra de mettre fin au cloisonnement et à la fragmentation des systèmes existants, a-t-il souligné, notant que malgré leur caractère fragmenté et cloisonné, plusieurs projets de système d’information hospitalier ont pu voir le jour, que ce soit au niveau des CHU ou au niveau des Régions Sanitaires.
Certains programmes nationaux de santé ont également pu développer leur propre système d’information, a-t-il relevé, citant, à titre d’exemple, le Programme National de la Santé de la Mère et de l’Enfant (Application SMI-PF) et le Programme National de Lutte antituberculeuse (Application ISILAT basée sur le dossier patient).
Pour ce qui est de la télémédecine, M. Ait Taleb a fait savoir que le Maroc dispose d’un cadre juridique complet permettant l’exercice de la télémédecine en adéquation avec la loi 131-13 relative à l’exercice de la médecine et la loi 09-08 relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel.
Selon lui, le développement de la e-santé demeure le moyen le plus sûr de placer la médecine à la portée de tous, équitablement, sans aucune distinction.
Les expériences menées à ce jour prouvent qu’il est notamment possible, grâce à la mise en œuvre de solutions numériques, de favoriser les échanges technologiques en santé humaine, de remédier à la carence en ressources humaines et de promouvoir l’apprentissage des sciences médicales, pour le plus grand bénéfice de tous, a-t-il argué.
De ce point de vue, a poursuivi le ministre, le livre blanc sur la e-santé au Maroc, tel qu’il a été élaboré, est d’un intérêt capital dans la mesure où il permet d’exposer à grands traits les spécificités et les opportunités de l’écosystème de santé numérique, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle régionale et internationale.
Pour M. Ait Taleb, grâce aux recommandations issues des différentes enquêtes réalisées, il est désormais possible de tracer autour des technologies les plus récentes de l’information et de la communication, les contours d’un schéma de services à forte valeur ajoutée, un schéma innovant, réactif et durable.
Mettant en exergue l’expérience pionnière du Maroc en matière de lutte contre la pandémie CoViD-19, le ministre a souligné qu’en peu de temps et malgré les contraintes liées à la crise sanitaire, plusieurs solutions numériques, publiques et privées, ont été conçues et déployées, avec beaucoup de succès.
Grâce à ce genre d’innovation numérique, le système de santé national a pu se démarquer par sa résilience et sa réactivité face à un contexte épidémiologique, social et économique des plus incertains, s’est-il réjouit.
Réalisé par le Centre d’innovation en e-santé, relevant de l’Université Mohamed V de Rabat, le livre blanc sur la e-santé au Maroc, d’une centaine de pages, a pour objectif de fournir l’information actualisée et pertinente sur la réalité de la e-santé, d’identifier les atouts et faiblesses du système national de santé et de saisir les opportunités et enjeux de l’intégration des solutions disponibles.