Le CEA dévoile, pour la première fois au monde, une série d’images du cerveau obtenue avec le scanner IRM Iseult, bénéficiant d’un champ magnétique inégalé de 11,7 teslas. Ce succès représente le fruit de plus de 20 années de recherche et développement autour du projet Iseult, visant à construire le scanner IRM le plus puissant au monde pour permettre une imagerie du cerveau humain, sain ou pathologique, à une résolution inégalée, révélant ainsi de nouveaux détails sur son anatomie, ses connexions et son activité.
Seulement quatre minutes ont été nécessaires pour obtenir certaines des images anatomiques les plus détaillées du cerveau sur les volontaires participant au premier protocole mené sur l’IRM Iseult au CEA. Cet appareil, exploitant l’imagerie par résonance magnétique, est le plus puissant au monde avec un champ magnétique de 11,7 teslas. Les images obtenues impressionnent déjà par leur résolution : 0,2 mm dans le plan et 1 mm en profondeur, permettant de visualiser un volume équivalent à quelques milliers de neurones seulement.
En atteignant de telles résolutions, il devient possible d’accéder à des informations sur les neurones jusqu’alors inaccessibles, et de comprendre comment notre cerveau encode nos représentations mentales et nos apprentissages, ou encore de découvrir les signatures neuronales de l’état de conscience.
Les détails obtenus avec l’IRM Iseult auront des applications importantes en recherche médicale. Ils contribueront à établir un meilleur diagnostic et une meilleure prise en charge de maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson. De plus, cet appareil permettra la détection de signaux faibles, peu exploités à bas champ, comme celui du lithium, utilisé pour traiter les troubles bipolaires, ou ceux de petites molécules impliquées dans le métabolisme cérébral, comme le glucose et le glutamate, contribuant ainsi à la caractérisation de nombreuses pathologies cérébrales.
La réalisation de l’IRM Iseult représente la concrétisation d’un projet visionnaire et hors norme, ayant mobilisé près de 200 personnes du CEA ainsi que des partenaires industriels et académiques. Ce projet marque une avancée majeure dans la compréhension du cerveau humain et ouvre de nouvelles perspectives passionnantes pour la recherche médicale et les sciences cognitives.