Le recours au dessalement de l’eau de mer pour couvrir les besoins en eau du Grand Tanger reflète la conviction des partenaires institutionnels et des Conseils élus de l’importance de la fédération des efforts pour préserver les ressources en eau et mobiliser des ressources non conventionnelles, à même d’accompagner le développement socio-économique.
Face à la pression croissante sur les ressources en eau de surface et souterraine dans le bassin du Grand Tanger, l’aggravation des répercussions des changements climatiques et l’impossibilité de prévoir le volume des retenues d’eau, la recherche d’une alternative durable et régulière est devenue une urgence, pour pallier à un éventuel déficit en eau potable et d’irrigation, ainsi que celle utilisée à des fins industrielles, un objectif qui peut être concrétisé avec la construction d’une station de dessalement de l’eau de mer.
A cet effet, une convention de partenariat pour le lancement d’une étude de création du projet de dessalement de l’eau de mer à Tanger est en cours d’approbation, après avoir été adoptée, à l’unanimité, par le Conseil régional lors de sa session ordinaire du mois d’octobre, tenue lundi.
En vertu de cette convention, les parties signataires opérant dans le domaine de la mobilisation des ressources en eau dans la région « sont complètement convaincues » que l’établissement d’un équilibre entre le développement économique et social d’une part, et la protection des ressources hydriques et environnementales d’autre part, est désormais une nécessité urgente pour favoriser la relance économique et réaliser un développement durable et équilibré.
Dans ce contexte, les parties contractantes ont indiqué que l’intérêt porté aux ressources en eau s’inspire des Hautes orientations royales de SM le Roi Mohammed VI contenues dans le discours prononcé par le Souverain le 30 juillet 2008, à l’occasion de la Fête du Trône, soulignant l’importance d’adopter une stratégie bien définie pour relever les défis liés à la gestion de la demande croissante en eau, au retour cyclique des périodes de sécheresse, à l’amenuisement des réserves des nappes phréatiques et au gaspillage inconsidéré de cette ressource vitale.
Cet accord établit un cadre de partenariat entre le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Equipement et de l’eau, le Conseil régional et l’Agence du bassin hydraulique du Loukkos (ABHL), pour réaliser l’étude de projet d’une station de dessalement de l’eau de mer à deux phases, avec une enveloppe budgétaire de 22 millions de dirhams (MDH).
Ce projet a pour objectif de renforcer et sécuriser l’approvisionnement en eau potable et industrielle de la ville du Détroit et des zones avoisinantes, ainsi que d’améliorer les capacités des systèmes d’approvisionnement en eau potable pour s’adapter aux changements climatiques.
L’étude, qui serait réalisée entre 2023 et 2024, comprend 5 axes principaux portant notamment sur le volet technique, l’environnement maritime relatif à la mise en oeuvre de cette station, et l’impact sur l’environnement, ainsi qu’une étude évaluative sur la coopération entre les secteurs public et privé, et les mécanismes de déclinaison de ce partenariat.
Pour garantir une bonne gouvernance en matière de supervision et de suivi de la mise en œuvre des dispositions de cette convention, un comité de suivi a été créé pour assurer cette mission.
Ce comité, composé notamment des représentants des parties contribuant au financement de ce projet, sera chargé d’assurer le suivi de la réalisation de l’étude, la suggestion des amendements nécessaires aux articles de la convention, si cela est nécessaire, l’élaboration et publication de rapports annuels sur l’état d’avancement de l’étude, et la proposition de solutions adéquates pour surmonter les difficultés posées.
Vu les conditions climatiques auxquelles de nombreuses régions du Maroc font face, les ressources en eau sont, sans aucun doute, confrontées à de nombreux défis, surtout avec le changement climatique, la demande croissante en eau, la diminution des capacités des barrages à cause de l’envasement, en plus de la pollution et l’usage irrationnel de l’eau, ce qui nécessite des efforts individuels et une mobilisation collective.
Face à ces défis, et afin d’assurer un développement intégré et durable des ressources en eau, et d’accompagner les activités économiques dans la région du Nord, la diversification des sources des ressources hydriques s’impose avec force et requiert la fédération des efforts de tout un chacun.