Les dirigeants de l’Union européenne se sont réunis à Bruxelles ce jeudi dans une tentative de parvenir à un accord sur la répartition des postes de haut niveau au sein de l’Union, quelques jours seulement avant les élections françaises qui pourraient provoquer une onde de choc à travers l’Europe.
Les noms proposés ne sont pas une surprise pour les observateurs des affaires européennes, alors que plusieurs dirigeants de l’Union représentant les trois principaux groupes politiques sont tombés d’accord sur trois noms, dont la possibilité pour Ursula von der Leyen, actuelle présidente de la Commission européenne, de se voir accorder un second mandat de cinq ans.
En préparation du sommet de deux jours, un diplomate européen a décrit l’ambiance à Bruxelles comme étant “propice” à un accord.
Cependant, des tensions pourraient surgir, car la Première ministre italienne Giorgia Meloni, affiliée à l’extrême droite, et le Premier ministre hongrois nationaliste Viktor Orbán ont exprimé leur profond mécontentement d’avoir été exclus des discussions.
Cela s’explique par le fait que l’accord répartit les postes selon la coalition dominante au Parlement européen, à savoir le Parti populaire européen (centre-droit) et ses principaux alliés, le Groupe des Socialistes et Démocrates ainsi que le Parti de la Renaissance européenne (centriste).
En plus du retour probable de Von der Leyen du Parti populaire européen à la tête de la Commission, l’accord propose Antonio Costa, ancien Premier ministre portugais du Groupe des Socialistes et Démocrates, pour la présidence du Conseil européen, et Kaja Kallas du Parti de la Renaissance européenne, actuelle Première ministre de l’Estonie, pour le poste de Haut Représentant pour les Affaires étrangères de l’Union européenne.
Alors que les Français s’apprêtent à voter dimanche lors du premier tour des élections anticipées, le Rassemblement National, parti d’extrême droite, semble le mieux placé pour remporter la direction du gouvernement, augmentant l’urgence de régler la question de la répartition des postes au sein de l’Union européenne.
Un diplomate a souligné que les dirigeants doivent prendre leur décision compte tenu de l'”incertitude” avant les élections françaises.
Les diplomates estiment que élargir les orientations pour inclure les principales préoccupations de Meloni, comme la maîtrise de l’immigration, pourrait être un moyen d’apaiser son mécontentement face à son exclusion des discussions sur les postes de haut niveau.
Six des dirigeants négociateurs, dont le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Olaf Scholz, ont soutenu un accord de répartition des postes qui nécessite maintenant l’approbation d’une majorité qualifiée des 15 dirigeants de l’Union.