Selon une note récente du Haut-Commissariat au Plan (HCP), le taux de chômage au Maroc s’est établi à 12,8 % au deuxième trimestre 2025. Il enregistre ainsi une baisse de 0,3 point par rapport à la même période de 2024, où il s’élevait à 13,1 %.
Cette amélioration concerne à la fois les zones urbaines, où le taux passe de 16,7 % à 16,4 %, et les zones rurales, qui enregistrent une baisse plus marquée de 6,7 % à 6,2 %.
Moins de chômeurs, surtout en milieu rural
Le nombre de chômeurs a diminué de 38 000 personnes, réparties entre 33 000 dans les zones rurales et 5 000 dans les villes. Ainsi, le total national est passé de 1 633 000 à 1 595 000 chômeurs.
Les femmes et les jeunes toujours en difficulté
Malgré ce recul global, certaines catégories restent plus touchées. Le taux de chômage chez les femmes a fortement augmenté, passant de 17,7 % à 19,9 %. À l’inverse, celui des hommes a diminué de 11,7 % à 10,8 %.
Chez les jeunes de 25 à 34 ans, le chômage atteint 21,9 %. Il baisse légèrement chez les 15-24 ans à 35,8 %, et recule aussi chez les 35-44 ans à 7 %, ainsi que chez les plus de 45 ans à 3,3 %.
Le taux de chômage des diplômés passe de 19,4 % à 19 %. Cette baisse est plus marquée chez les titulaires de diplômes de formation professionnelle (de 23,2 % à 20,8 %) et de l’enseignement secondaire qualifiant (de 26,1 % à 25,1 %).
Le sous-emploi gagne du terrain
En parallèle, le sous-emploi continue de progresser. Le nombre de personnes en situation de travail partiel ou précaire est passé de 1 042 000 à 1 147 000. Cette hausse concerne aussi bien les milieux urbains (de 552 000 à 635 000) que ruraux (de 490 000 à 512 000).
Conséquence : le taux de sous-emploi national grimpe de 9,6 % à 10,6 %. Il augmente également en ville (de 8,3 % à 9,4 %) et à la campagne (de 11,6 % à 12,4 %).
Des causes structurelles bien identifiées
L’augmentation du sous-emploi s’explique notamment par la hausse du nombre de personnes dont le revenu est insuffisant ou dont les compétences ne correspondent pas à leur emploi. Leur nombre est passé de 459 000 à 545 000, faisant grimper le taux associé de 4,2 % à 5 %.
Les secteurs du BTP et de l’industrie en difficulté
Le phénomène touche plusieurs secteurs. Le bâtiment et les travaux publics (BTP) enregistrent une hausse du sous-emploi de 3,3 points, atteignant 22,2 %. Le secteur industriel suit avec +1,7 point, puis l’agriculture (+0,5) et les services (+0,4).
Des chiffres contrastés qui soulignent l’urgence des réformes
Bien que les indicateurs globaux du chômage au Maroc soient en légère amélioration, ces données révèlent des défis persistants en matière de qualité de l’emploi. Les inégalités entre hommes et femmes, la précarité de certaines tranches d’âge et le développement du sous-emploi indiquent qu’il reste beaucoup à faire pour garantir un emploi stable et décent à tous les Marocains.