Les dernières données révèlent que le taux de chômage au Maroc a franchi la barre des 13% au cours du deuxième trimestre de l’année en cours, marquant une détérioration par rapport aux périodes précédentes. Cette augmentation a conduit le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch à dépasser le taux historique enregistré sous le gouvernement de feu Abdel Rahman Youssoufi au début des années 2000.
À fin juin 2024, le taux national de chômage est passé de 12,4% à 13,1%, soit une hausse de 0,7%. Cette progression est particulièrement marquée dans les zones urbaines où le taux de chômage atteint 16,7%, tandis que dans les zones rurales, il s’élève à 6,7%, avec des augmentations respectives de 0,4% et 1%.
Selon une note d’information publiée par le Haut-Commissariat au Plan, le chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans a augmenté de 36,1%, les diplômés ayant enregistré une hausse de 19,4%, et les femmes de 17,7%. Le volume de chômage a ainsi augmenté de 90 000 personnes, atteignant un total de 1 633 000 chômeurs au niveau national, avec 48 000 chômeurs en milieu urbain et 42 000 en milieu rural. La sécheresse a entraîné la perte de 141 000 emplois non rémunérés dans les zones rurales, tandis que 60 000 postes ont été créés dans les zones urbaines, ce qui a conduit à une réduction globale de l’emploi de 82 000 postes par rapport au deuxième trimestre de l’année précédente.
La note précise que les secteurs les plus touchés par la perte d’emplois sont “l’agriculture, la sylviculture et la pêche”, avec une diminution de 152 000 postes, suivis par “le bâtiment et les travaux publics” avec une perte de 35 000 postes. En revanche, le secteur industriel, y compris “l’artisanat”, a créé 58 000 postes, suivi du secteur des “services” avec 49 000 postes.
En ce qui concerne l’emploi insuffisant, il est passé de 983 000 à 1 042 000 personnes, réparties entre 552 000 en milieu urbain et 490 000 en milieu rural, faisant grimper le taux d’emploi insuffisant de 9% à 9,6% au niveau national.
Les statistiques montrent que 69,5% des chômeurs se concentrent dans cinq régions ; la région Casablanca-Settat en tête avec 25,8% du total des chômeurs, suivie par Rabat-Salé-Kénitra (13,3%), Fès-Meknès (11,9%), l’Oriental (10,4%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (8,2%). Les taux de chômage les plus élevés sont enregistrés dans les régions du sud (22,9%) et l’Oriental (21,1%).
Les chiffres révèlent également que cinq régions regroupent 72,3% de la population active âgée de 15 ans et plus. La région Casablanca-Settat se classe en première position avec 22,6%, suivie par Rabat-Salé-Kénitra (13,5%), Marrakech-Safi (12,8%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (12%) et Fès-Meknès (11,4%).
Trois régions affichent des taux d’activité supérieurs à la moyenne nationale (44,2%) : Tanger-Tétouan-Al Hoceima (50,1%), Casablanca-Settat (47,1%) et les régions du sud (44,8%). Les taux les plus bas sont enregistrés dans les régions de Béni Mellal-Khénifra (40%), l’Oriental (40,4%) et Souss-Massa (41,4%).
Trois régions dépassent le taux national de chômage de 13,1% : Casablanca-Settat avec 14,9%, Béni Mellal-Khénifra avec 14,7%, et Fès-Meknès avec 13,6%. En revanche, les taux les plus bas sont observés dans les régions Marrakech-Safi, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Drâa-Tafilalet, avec des taux respectifs de 8,1%, 8,9% et 9,6%.
