Des experts économiques, des universitaires et des membres du Parti du Progrès et du Socialisme ont appelé hier, lundi à Rabat, à la rénovation de la pensée économique au Maroc.
Lors d’un colloque sur le thème “Trajectoires de renouvellement de la pensée économique au Maroc”, organisé par le parti dans le cadre du Forum des économistes du Progrès et du Socialisme, les participants ont réalisé une analyse approfondie de la pensée économique en général, et marocaine en particulier. Ils ont également échangé des perspectives sur l’économie politique.
Dans son discours, le Secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme, Mohamed Nabil Benabdallah, a souligné le rôle important du parti dans la pensée économique nationale. Il a indiqué que ce forum vise à contribuer à la production d’idées, de programmes et de perspectives, ainsi qu’à favoriser l’ouverture aux ressources potentielles de la société intéressées par l’économie politique en général.
Il a souligné que les initiatives économiques des différentes écoles au niveau mondial se distinguent par leur abondance en termes de production, quel que soit le courant de pensée, exprimant la volonté du parti de contribuer au renouvellement de la pensée économique marocaine et à son ouverture sur son environnement.
De son côté, l’ancien ministre et membre du Bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme, Abdelhadi Fassi El Fihri, a analysé les points clés qui ont marqué la pensée économique marocaine. Il a expliqué qu’au cours des années 60, 70 et 80 du siècle dernier, on pouvait parler d’une école marocaine des sciences économiques, caractérisée par une certaine cohérence dans la vision, grâce aux recherches et contributions diverses de grands économistes marocains tels que Fath Allah Wlawnou, Abdelali Benamour et Idriss Ben Ali.
Il a souligné que ces économistes ont puisé des idées dans diverses régions du monde, tout en tenant compte de la réalité économique, sociale et culturelle du royaume. Il s’est interrogé sur l’existence actuelle d’une véritable école marocaine dans ce domaine.
Le président du Forum des économistes du Progrès et du Socialisme, Mohamed Benmoussa, a affirmé que cet événement vise à réfléchir à la pertinence de la pensée économique pour améliorer les politiques publiques et contribuer à la création d’une nouvelle pensée économique.
Il a expliqué que pour cristalliser la pensée économique marocaine, il est essentiel d’accepter les principes de la concurrence et du débat, et de créer une pensée économique non conventionnelle qui s’inscrit dans la réalité des sociétés humaines et des pays, en tenant compte des caractéristiques de chaque société et pays.
De son côté, le professeur en sciences économiques à l’Université Mohammed V de Rabat, Noureddine El Aoufi, a présenté les moyens permettant d’établir une école marocaine en économie politique, soulignant l’importance de “renouer avec les traditions de l’économie politique au Maroc, notamment en matière de recherche et de thèses doctorales, et de développer un programme de recherche d’importance nationale avec une perspective combinant développement économique et progrès social”.
Il a insisté sur la nécessité d’adopter une approche critique dans la recherche, de situer les problèmes dans leur contexte, de renforcer l’analyse économique dans le cadre institutionnel, de promouvoir la diversité théorique et méthodologique, ainsi que de favoriser l’ouverture à d’autres spécialités.
Il convient de mentionner que le Forum des économistes du Progrès et du Socialisme est un centre intellectuel qui se consacre à présenter des propositions novatrices, étayées par des arguments, en ce qui concerne les politiques économiques compatibles avec les valeurs de la gauche moderne et innovante. Le forum vise également à contribuer au renouvellement de la pensée économique en favorisant une approche de compréhension de l’économie.