Les exportations mondiales de pétrole brut ont enregistré une baisse notable en 2024, marquant leur première diminution depuis la crise liée à la pandémie de Covid-19. Cette chute est attribuée à un affaiblissement de la demande mondiale et à une redéfinition des itinéraires commerciaux entre les régions.
Selon les estimations de la société de données Kpler, le volume moyen des exportations de pétrole brut a diminué de 2 % en glissement annuel pour atteindre 41,68 millions de barils par jour (mbj) en 2024, contre 42,51 mbj en 2023.
Les principaux facteurs de cette baisse
Les flux commerciaux ont considérablement évolué en raison des nouvelles priorités stratégiques des grandes économies. Les exportations du Moyen-Orient vers l’Europe ont chuté de 22 %, tandis que les États-Unis ont renforcé leur présence sur le marché européen avec une augmentation de 1 % de leurs exportations, atteignant un niveau record de 1,88 mbj.
Parallèlement, la Russie a réorienté une part importante de ses exportations vers la Chine et l’Inde, délaissant les marchés européens.
Réduction des importations chinoises
En 2024, la Chine a réduit ses importations de pétrole brut de 3 %, en grande partie grâce à la montée en puissance des véhicules électriques et hybrides et à une adoption accrue du gaz naturel liquéfié (GNL) pour le transport lourd.
Le rôle croissant des États-Unis et de l’Amérique latine
Les États-Unis ont exporté 4 millions de barils par jour en 2024, représentant 9,5 % des échanges mondiaux de pétrole brut. Cette performance place le pays en deuxième position après l’Arabie saoudite et la Russie.
Les exportations en provenance d’Amérique latine ont également gagné en importance, soutenues par l’entrée en service de nouveaux projets comme la raffinerie nigériane Dangote et le pipeline transmontagnard au Canada.
Facteurs aggravants et risques géopolitiques
D’autres éléments ont contribué à la diminution globale des exportations :
- Interruption temporaire des exportations libyennes.
- Baisse de la production mexicaine.
- Hausse des coûts de transport liés aux tensions militaires dans la région de la mer Rouge, qui ont dissuadé l’Europe d’importer davantage du Moyen-Orient.
Perspectives pour les exportations pétrolières en 2025
Face à ces défis, le secteur pétrolier mondial se trouve à un tournant. Les pays exportateurs doivent s’adapter à des dynamiques commerciales en évolution rapide et répondre à une demande de plus en plus influencée par les transitions énergétiques.