À Paris, les sénateurs français ont approuvé mardi le projet de loi sur l’immigration, considérablement renforcé par la droite après une semaine de débats. La suppression de l’aide médicale d’État, la facilitation des expulsions d’étrangers délinquants, et le conditionnement des allocations familiales sont parmi les principales mesures adoptées. Le texte sera de nouveau débattu à l’Assemblée nationale à partir du 11 décembre, où le gouvernement cherchera à obtenir une majorité avec la droite.
Le Sénat a largement adopté (à 210 voix contre 115) une version durcie du projet de loi sur l’immigration, qui diffère considérablement du texte initial du gouvernement. Les sénateurs ont durci les mesures la semaine dernière, avec la droite et ses alliés centristes à la manœuvre.

Initialement axée sur le contrôle de l’immigration et l’amélioration de l’intégration, la réforme penche désormais nettement en faveur du volet répressif. Elle comprend un ensemble de mesures visant à faciliter les expulsions d’étrangers “délinquants”, à simplifier les procédures d’éloignement et à décourager les entrées sur le territoire.
Le président des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau, architecte de ce durcissement, a déclaré : “Le Sénat a redonné une cohérence au projet en le durcissant et en rejetant le ‘en même temps’ de la version gouvernementale”, une évolution qui suscite des inquiétudes tant à gauche qu’auprès des associations.
“Pour l’immigration irrégulière, c’est la tolérance zéro”, a affirmé le président LR de la commission des Lois, François-Noël Buffet. “Le volet intégration a totalement disparu du texte”, a regretté la sénatrice socialiste Marie-Pierre de La Gontrie.
Désormais seul aux commandes de la réforme, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a semblé réagir positivement à l’introduction de nombreux éléments de la droite au cours d’une semaine de débats parfois houleux. “C’est un texte coconstruit”, a-t-il souligné sur CNews, maintenant son mot d’ordre : “fermeté”.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a insisté sur le volet “expulsions”, en soulignant l’importance de cette réforme dans le contexte actuel marqué par l’afflux migratoire à Lampedusa et l’attaque d’Arras impliquant un jeune Russe radicalisé. Selon lui, cette réforme permettra de lever l’essentiel des barrières aux expulsions d’étrangers menaçant l’ordre public, y compris ceux arrivés en France avant l’âge de 13 ans.