Le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a affirmé, lundi à Rabat, que la commande publique verte constitue un pilier central de la stratégie marocaine de développement durable.
S’exprimant lors de la conférence « Climate Smart Public Procurement » pour les pays arabes et la région MENA, M. Lekjaa a souligné que cette approche « traduit la cohérence entre les discours et les actes, en orientant les dépenses publiques vers un avenir durable ».
Selon lui, cette commande verte touche plusieurs secteurs clés tels que l’énergie, les transports, l’économie circulaire et l’inclusion sociale, et peut envoyer un signal fort aux opérateurs privés en faveur de la durabilité.
Il a ajouté que la création d’une demande publique d’innovation verte est un moyen à la fois d’efficacité économique à long terme et de renforcement de l’exemplarité de l’État.
Le ministre a également mis en avant le rôle des finances publiques dans cette transition, en insistant sur les efforts pour orienter les investissements publics vers des projets à forte valeur environnementale et sociale, ajuster la fiscalité pour encourager les comportements écoresponsables, et promouvoir des instruments tels que les obligations souveraines vertes.
Intégrer des critères écologiques et sociaux dans les marchés publics permettrait, selon lui, de stimuler l’innovation locale, soutenir les entreprises marocaines et entraîner l’ensemble du marché dans une dynamique verte.
« Nous sommes déterminés à faire de l’État un modèle de durabilité, et à intégrer progressivement des pratiques écoresponsables dans le fonctionnement de l’administration », a-t-il conclu.
De son côté, Nadir Mohamed, directeur régional pour la prospérité à la Banque mondiale, a rappelé que les marchés publics représentent 18 % du PIB dans la région MENA, et qu’ils peuvent jouer un rôle moteur dans la transformation verte des économies. Il a précisé que la Banque mondiale soutient cette transition à travers des financements ciblés et une assistance technique.
Quiterie Pincent, directrice de l’Agence française de développement (AFD) au Maroc, a pour sa part détaillé la stratégie de l’agence, basée sur trois piliers : financement de projets à impact environnemental fort, assistance technique aux institutions, et appui aux initiatives locales innovantes. L’AFD a également développé des outils d’évaluation de l’impact climatique des achats publics.
La conférence a également connu la participation de hauts responsables marocains et de représentants de la Banque islamique de développement (IsDB), de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), et de la New Development Bank (NDB).