Lors d’une session parlementaire, Younes Sekkouri, ministre de l’Intégration économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, a partagé des statistiques alarmantes concernant le chômage au Maroc. Selon le ministre, près de 900 000 personnes, soit deux tiers des demandeurs d’emploi, ne possèdent aucun diplôme scolaire.
Cette situation préoccupante met en évidence l’urgence d’agir pour améliorer l’employabilité de ces individus, en particulier dans un contexte de marché du travail où les opportunités demeurent limitées pour les personnes sans qualification.
14 milliards de dirhams pour combattre le chômage
Afin de répondre à ce défi majeur, le gouvernement marocain a décidé de consacrer 14 milliards de dirhams dans le cadre de la loi de finances 2025. Ce financement sera principalement orienté vers deux objectifs clés :
Soutien aux petites et moyennes entreprises (PME)
Les PME, qui représentent un moteur essentiel pour l’emploi, bénéficieront d’un soutien renforcé afin de stimuler la création de nouveaux postes de travail. Une attention particulière sera portée à l’encouragement des initiatives locales dans les zones rurales, où la situation de l’emploi reste particulièrement délicate.
Développement des compétences et de la formation professionnelle
Le ministre Sekkouri a souligné l’importance de renforcer la formation professionnelle, particulièrement dans les zones rurales. Le pays dispose actuellement de 67 établissements de formation professionnelle et 22 unités mobiles, visant à former près de 3 000 personnes par an.
Des programmes ambitieux pour l’insertion des jeunes et des non-diplômés
Le programme “Intégration” a permis l’insertion de 120 000 personnes sur le marché du travail en 2023. Parallèlement, le programme “Incentives” a offert un soutien à 20 000 individus, et environ 120 000 autres ont bénéficié de mesures pour améliorer leur employabilité.
Cependant, Younes Sekkouri a reconnu que ces programmes ne suffisent pas à résoudre le problème du chômage, avec près de 1,6 million de chômeurs dans le pays. Le ministre a également précisé que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour répondre aux besoins croissants.
La subvention à l’emploi pour les PME : un soutien crucial
Dans un autre volet de la politique de l’emploi, le gouvernement a mis en place une subvention pour les petites et moyennes entreprises, facilitant ainsi l’embauche de 22 000 personnes. Chaque entreprise bénéficie d’un soutien financier de 1 500 dirhams par employé. Toutefois, Younes Sekkouri a reconnu que la limitation du budget empêche une extension plus large de ce soutien.
Des réformes pour une meilleure insertion des non-diplômés
Le ministre a également évoqué les mesures mises en place pour soutenir les individus sans qualifications formelles, notamment par la restructuration de l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC), avec un budget de 1 milliard de dirhams. Cette initiative vise à offrir des opportunités d’emploi à ceux qui ne possèdent pas de diplômes, dans le cadre d’une réorganisation visant à mieux répondre aux besoins du marché.
L’objectif est d’intégrer annuellement 200 000 personnes à travers des programmes de formation et d’emploi.