L’Arabie saoudite redouble d’efforts pour attirer les sièges régionaux des institutions financières internationales, indiquant qu’elle aura des difficultés à remporter de gros contrats si elle ne fait pas preuve d’un engagement suffisant envers le Royaume. Selon un rapport de Bloomberg, le Fonds d’investissement public saoudien (PIF), d’une valeur de 925 milliards de dollars, a ajouté de nouveaux détails aux documents qu’il envoie aux banques souhaitant traiter avec lui, pour savoir si ces banques ont obtenu un accord régional. licence de siège social dans le Royaume.
Avec l’obtention par Goldman Sachs Group de la première licence de siège régional parmi les grandes sociétés de Wall Street, la pression s’accentue sur les autres institutions financières pour qu’elles se conforment à ces règles. Selon Walid Rasromani, associé directeur national pour l’Arabie saoudite au sein du cabinet d’avocats Linklaters, l’adoption inadéquate des licences des sièges sociaux locaux dans un secteur augmente la pression sur les autres acteurs du secteur pour qu’ils emboîtent le pas.
La demande de cette licence fait toujours partie des relations avec le Fonds d’investissement public, même si le Fonds n’exige pas actuellement que les entreprises obtiennent des licences, mais la question de leur statut réglementaire augmente la pression sur elles. Les banques s’inquiètent de l’impact de ces exigences sur leurs chances de remporter des contrats, compte tenu de l’énorme programme d’investissement saoudien.
Dans le but d’augmenter ses investissements, l’Arabie saoudite a fait appel à un groupe de banques pour l’aider à réaliser la plus grande vente d’actions de l’année, alors qu’elle cherche à lever plus de 12 milliards de dollars en vendant une partie de sa participation dans Saudi Aramco. La pression ne se limite pas aux banques, mais concerne également de grands cabinets de conseil tels que McKinsey & Co., Boston Consulting Group et Teneo, qui ont obtenu des licences ces derniers mois.
L’Arabie saoudite a annoncé une loi visant à établir un siège social en 2021 pour stimuler les investissements directs étrangers et exhorter les entreprises internationales à réinvestir une partie de l’argent qu’elles ont gagné en travaillant avec le gouvernement du pays. Ces règles ont eu pour conséquence de renforcer la présence de grandes entreprises telles que Boeing, Amazon et PricewaterhouseCoopers en Arabie Saoudite, puisque des licences ont été accordées à plus de 400 entreprises.
Cependant, certaines banques étrangères évitent d’utiliser le terme « siège social » pour désigner leurs bureaux au Moyen-Orient, à la lumière de la concurrence intense avec les centres financiers voisins d’Abu Dhabi et de Dubaï. Certaines banques ont tenté de répondre aux demandes saoudiennes en nommant les principaux négociateurs saoudiens et en embauchant des cadres supérieurs à Riyad, mais ces efforts n’ont pas suffi à apaiser le royaume.
Même si les banques obtiennent une licence saoudienne, elles seront confrontées à d’autres défis, comme devoir employer au moins 15 employés, dont trois cadres supérieurs, en Arabie saoudite et rendre compte au siège saoudien d’au moins deux autres pays. Même si les grandes institutions peuvent être en mesure de se conformer à ces règles en déplaçant leur personnel de back-office, les petites banques d’investissement auront plus de mal à le faire.