À quelques jours de l’ouverture de sa 20ᵉ édition, le Festival Mawazine Rythmes du Monde fait face à une vive polémique. En cause : le concert en hommage à Abdel Halim Hafez prévu en version holographique, critiqué par la famille de l’artiste. Les organisateurs, cependant, maintiennent leur projet, qu’ils considèrent comme un devoir culturel.
Dans un communiqué publié après la controverse, l’association Maroc Cultures, en charge du festival, affirme que cette initiative vise à transmettre la mémoire du célèbre chanteur aux jeunes générations. « Abdel Halim Hafez appartient à tout le monde arabe, et le Maroc a un rôle à jouer dans la préservation de cet héritage », déclare-t-elle.
L’utilisation de la technologie holographique n’est pas vue comme une simple prouesse, mais comme une manière innovante de rapprocher les jeunes du patrimoine musical.
« Beaucoup de jeunes n’ont jamais vu ou entendu Abdel Halim Hafez dans des conditions dignes. Ce concert est une chance de vivre une expérience unique et respectueuse », expliquent les organisateurs.
Concernant la légalité du projet, le festival assure avoir acquis les droits nécessaires auprès de « l’unique entité légalement habilitée », soulignant que toutes les démarches ont été suivies avec rigueur.
Mawazine insiste sur son professionnalisme, fort de vingt ans d’expérience dans la gestion d’événements culturels internationaux.
Mais la famille d’Abdel Halim Hafez s’oppose fermement à cette initiative. Dans un communiqué publié samedi, les ayants droit rejettent toute utilisation de l’image ou du nom du chanteur sans autorisation écrite.
Ils rappellent que l’ensemble des droits artistiques sont détenus par une seule société contractuelle, et menacent d’engager des poursuites si le concert est maintenu sans leur accord.
Pourtant, l’usage de l’hologramme n’est pas une première au Maroc. En 2024, un hommage similaire avait été rendu à Oum Kalthoum, également en hologramme, avec un grand succès public et critique.