Le photovoltaïque est-il une menace pour l’agriculture et la souveraineté alimentaire ?
Les centrales d’énergie renouvelable ont besoin de grandes surfaces et de points d’accès au réseau pour leur déploiement. Cela signifie que beaucoup sont installés sur des terres agricoles, entraînant le remplacement des cultures par des panneaux solaires et une augmentation insoutenable des baux pour les agriculteurs.
Les développeurs de parcs éoliens et solaires font des offres aux agriculteurs pour leurs terres qui ne peuvent pas rivaliser avec les revenus agricoles actuels. L’Espagne est en plein débat sur l’adéquation entre agriculture et énergies renouvelables.
Le débat est centré entre la production alimentaire et la production d’électricité. Les deux activités se disputent l’utilisation des terres, en particulier les panneaux solaires, qui nécessitent de grandes surfaces de terrain plat et en pente douce, tout comme les cultures. En outre, les mauvaises récoltes dues aux effets du changement climatique et aux bas prix que les agriculteurs reçoivent doivent être prises en considération. Les prix élevés payés par les développeurs de projets renouvelables sont une grande tentation.
De l’autre côté se trouve le Plan national intégré de l’énergie et du climat que l’Espagne a mis en place pour respecter ses engagements internationaux. Suite à l’avalanche de projets à ce jour, le ministère de la Transition énergétique a décidé de donner son feu vert à 152 macroprojets renouvelables.
Un propriétaire terrien qui loue sa terre à un agriculteur perçoit un revenu annuel d’environ 300 euros par hectare de cultures céréalières pluviales. En revanche, pour un bail de 30 ans, les promoteurs de projets renouvelables déboursent environ 1 800 euros par hectare et par an, et si le terrain présente un intérêt particulier, le chiffre peut dépasser 2 000 euros.
Un véritable dilemme donc pour le pays qui doit choisir entre électricité ou agriculture. Une entente entre les deux secteurs se fait attendre de part et d’autre.
Agences