Le coup d’envoi a été donné, lundi au parc industriel d’Aïn Johra à Tiflet, aux travaux de construction d’une usine de production de chauffe-eaux “MYSOL CES”, développés et conçus par des chercheurs et des experts marocains.
Cette usine, première du genre au Maroc, a mobilisé un investissement de 60 millions de dirhams pour la réalisation de sa première phase d’ici quatre mois, avec la création de 880 emplois directs et indirects.
S’inscrivant dans le cadre des Hautes Orientations Royales visant le renforcement de la souveraineté industrielle et énergétique du Royaume, ce projet permettra de produire 40.000 unités de chauffe-eaux solaires par an “Made in Morocco”, a indiqué le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, lors de la cérémonie de lancement des travaux de construction de cette usine pilote, en présence des représentants des autorités locales et de plusieurs opérateurs du secteur.
Le ministre s’est félicité de ce projet industriel d’envergure qui permettra l’emploi direct de 80 compétences nationales et indirect de 800 personnes dans une région qui en a fortement besoin afin d’assurer l’équité territoriale escomptée, soulignant son importance dans le développement d’une filière solaire 100% marocaine, portée par des ingénieurs et chercheurs marocains.
Ce projet permettra l’émergence de nouvelles filières industrielles vertes compétitives et à forte valeur ajoutée, a-t-il dit, appelant les entreprises à explorer le gisement d’opportunités qu’offre ce secteur pour promouvoir de nouveaux segments porteurs et conquérir le marché national.
D’après Badr Ikken, président exécutif de Gi3 (Green Innov Industry Investment), l’entreprise porteuse du projet, l’usine Mysol permettra au début de produire 40.000 unités par an avant de passer à 90.000 unités à terme, destinées au marché national et à l’export vers le Moyen Orient, l’Europe et l’Afrique subsaharienne.
Premier maillon industriel du développement d’une nouvelle filière à forte valeur ajoutée, le projet sera suivi par le lancement d’une deuxième usine de fabrication de cellules photovoltaïques, une première à l’échelle du continent et de la région MENA, et ce dans le cadre de la stratégie de décarbonation et de développement d’industries vertes dans le Royaume.
Présentant les grandes caractéristiques de ce projet, M. Ikken a expliqué que ces chauffe-eaux solaires permettront de décarboner le secteur de l’eau sanitaire grâce à la production de 40.000 unités par an, ce qui évitera l’utilisation d’un demi million de bonbonnes de gaz et partant de faire baisser l’empreinte carbone et la dépendance face aux énergies fossiles.
En termes d’intégration industrielle, a-t-il fait savoir, les capteurs plans permettront une intégration locale à 100% alors que les capteurs à tubes sous-vide assureront une intégration à hauteur de 70%, avec une ligne de production automatisée et certifiée qui respecte les hauts standards internationaux et des composants de qualité.
De son côté, le directeur général de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique, Saïd Mouline, a souligné le triple impact de ce projet de qualité et compétitif, précisant qu’il s’agit d’abord d’un impact économique avec la réduction du coût de la facture énergétique, ensuite social de par la création de bon nombre d’opportunités d’emploi dans la région et, enfin, environnemental car il favorisera l’utilisation de l’énergie solaire et donc permettra de faire baisser l’empreinte carbone.
M. Mouline a, de ce fait, préconisé l’utilisation davantage des chauffe-eaux solaires tout en appelant à un accompagnement des investissements dans le domaine des énergies vertes.
Ces chauffe-eaux solaires conçus pour couvrir jusqu’à 80% de la demande de l’eau chaude sanitaire, en fonction de la taille des capteurs, du stockage et de la zone climatique sont en effet le fruit de résultats de recherches entamées en 2014 par des chercheurs de l’Université Sidi Mohammed Ben Abdallah de Fès, lesquelles ont abouti à la réalisation d’un prototype “Made in Morocco” actuellement en phase finale de certification.
Une convention de partenariat scientifique et technologique a, d’ailleurs, été signée lors de cette cérémonie entre l’entreprise Gi3 et l’Université en tant que partenaire académique du projet MYSOL afin d’accompagner le développement des process, d’assurer une innovation continue des chauffe-eaux solaires et de garantir une meilleure qualité et compétitivité sur le long terme.
Ali Benbassou, directeur de l’École supérieure de Technologie de Fès, relevant de l’Université Sidi Mohammed Ben Abdallah, a affirmé que cette convention s’inscrit dans le cadre de la continuité des travaux de recherche menés sur les énergies vertes, ainsi que dans le cadre d’un échange d’expertises et de transfert de technologies, notant que l’Université poursuivra sa collaboration étroite avec tous les acteurs économiques opérant dans le secteur des énergies propres.
GI3 est une entreprise vouée à la promotion du développement durable et à la lutte contre le changement climatique à travers des investissements stratégiques dans les industries respectueuses de l’environnement. Elle ambitionne de devenir en 2030 un des plus grands acteurs de l’industrie verte en Afrique dans les domaines du solaire thermique, du solaire photovoltaïque, du stockage de l’énergie, de l’IOT et de la mobilité durable et des services d’ingénierie et de conseil dans ces domaines.
MAP