La moitié des glaciers sur Terre, notamment les plus petits d’entre eux, sont condamnés à disparaître d’ici la fin du siècle à cause du changement climatique, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Science jeudi 5 janvier. En revanche, limiter au maximum le réchauffement de la planète pourrait encore permettre de sauver les autres, estime la publication.
Ces travaux, publiés dans la prestigieuse revue Science, fournissent les projections les plus précises à ce jour sur l’avenir des quelque 215.000 glaciers dans le monde.
Les auteurs alertent sur l’importance d’agir sur les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, afin de limiter la fonte de ces glaciers et ses conséquences, notamment sur la montée du niveau de la mer et les ressources en eau.
“Je pense qu’il y a une petite lueur d’espoir et un message positif dans notre étude, car elle nous dit que nous pouvons faire la différence, que les actions comptent”, a déclaré Regine Hock, coauteure de l’étude. La particularité de ces travaux est d’étudier l’effet direct sur les glaciers de plusieurs scénarios de réchauffement de la planète (+1,5°C, +2°C, +3°C et +4°C), afin d’aiguiller au mieux les décisions politiques.
Si la hausse des températures est limitée à 1,5°C par rapport à la période préindustrielle (soit l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris sur le climat) alors 49% des glaciers du monde disparaîtront d’ici 2100. Cette perte représentera environ 26% de la masse totale, car les glaciers les plus petits seront les premiers touchés. Les chercheurs évaluent que le niveau de la mer montera en conséquent d’environ 9 centimètres (une hausse qui s’ajoutera à celle liée par exemple à la fonte des calottes glaciaires).
“Les régions avec relativement peu de glace, comme les Alpes, le Caucase, les Andes ou l’ouest des Etats-Unis, perdent presque toute leur glace d’ici la fin du siècle, quel que soit le scénario d’émissions”, explique Regine Hock, professeure à l’université d’Oslo. “Ces glaciers-là sont plus ou moins condamnés.”
Si la hausse des températures atteint 4°C, le pire scénario envisagé, alors les plus grands glaciers, par exemple en Alaska, seront davantage touchés. Dans ce cas, 83% des glaciers disparaîtraient, ce qui représente 41% de la masse totale de leur glace, et une hausse de la mer de 15 centimètres.
Agences