Face à l’inflation qui frappe toute l’Europe depuis quelques mois, bon nombre de Français ont l’intention de faire l’impasse sur les promotions du Black Friday, ce vendredi tant espéré où les prix sont bradés dans presque l’ensemble des commerces.
Magasins, restaurants, salles de sports, centres de beauté..la plupart d’entre eux affichant des “promos folles” pour le Black Friday, dont le concept est venu tout droit des Etats-Unis et qui attire de plus en plus les Français. Mais cette année, la flambée de l’inflation et les séquelles économiques de la crise du Covid-19 freinent l’engouement pour cet événement commercial.
En effet, 81% des consommateurs français indiquent avoir effectué des achats sur cette période l’année dernière, or la trend est à la baisse : 29% des sondés ne comptent pas participer à cette journée de soldes cette année, soit 10% de plus que 2021, révèle une étude récente sur le comportement des consommateurs durant le Black Friday, effectuée par la plate-forme de service client en Cloud, Zendesk.
D’après les résultats de l’enquête, l’inflation est considérée comme le frein majeur pour ceux ayant relevé qu’ils ne participeront pas cette année (63%), devant le désintérêt face à la multiplicité des promotions toute l’année (23%), et des inquiétudes pour l’environnement générées par ce type d’événement (11%).
“Nous faisons bien plus attention à ce que nous achetons et à ce que nous dépensons”, admet un client à la MAP. “L’inflation a rendu la vie intenable”, dit-il, déplorant la tendance de surconsommation inutile qui s’ancre étonnamment dans les habitudes des Français, poussée notamment par les influences de la publicité et les découverts bancaires (les sommes prélevées sont supérieures aux sommes créditées sur le compte bancaire/ Ndlr) permis.
Paradoxalement, l’étude révèle que selon les répondants ayant des achats de prévus pour “le vendredi fou”, l’inflation est la raison principale à même de faire des économies en achetant des produits à bas coûts lors du Black Friday (87%).
Aussi, pour les consommateurs Français, la fidélité aux marques est toujours aussi importante dans le choix. D’après le sondage, 85% d’entre eux la déclarent comme au moins assez importante dans leur choix d’achat lors du Black Friday. D’ailleurs, 87% des répondants du sondage notent qu’ils préfèrent attendre les périodes de promotions pour acheter leur produit préféré à petit prix.
Approché par la MAP, Lucas, gérant d’un magasin d’électronique à Paris fait part de son retour d’expérience sur le Black Friday, une pratique commerciale que son magasin adopte depuis plus de six ans.
Se rappelant de l’exploit exceptionnel de cette opération avant la pandémie, il relève que la boutique choisit de perpétuer quand même cette pratique et d’afficher des promotions “dingues” par réelle volonté de doper les ventes.
“Cette année, plusieurs personnes ne peuvent pas se procurer des articles de seconde nécessité, certes, mais certains se laissent quand même succomber à la tentation lors des journées de soldes”.
La possibilité d’acheter en ligne contribue aussi au changement constaté. Depuis la crise sanitaire, le e-commerce est intégré dans les habitudes d’achat des Français, puisque 87% d’entre eux relèvent qu’ils feront des achats en ligne lors du Black Friday, et seuls 13% souhaitent encore acheter exclusivement en magasin.
D’abord limité à une seule journée, la période de Black Friday s’est étendue à toute la semaine “Cyber Week” et au lundi suivant “Cyber Monday” (apparu plus tard en 2005), un des jours les plus populaires de l’année pour le e-shopping faisant l’objet de rabais accrus.
MAP