CE QUE L’ON SAIT SUR CES SIROPS INDIENS CONTRE LA TOUX SOUPÇONNÉS D’AVOIR TUÉ 66 ENFANTS EN GAMBIE

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L’OMS a publié mercredi une “alerte produit médical” concernant quatre sirops contre la toux et le rhume soupçonnés d’être en lien avec des “lésions rénales” chez des enfants et d’être responsables de 66 décès.

Des morts d’enfants suspectes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis mercredi une alerte concernant des sirops contre la toux produits par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals. Ils sont soupçonnés d’être liés à la mort de 66 enfants en Gambie.

Mercredi, le directeur général de l’OMS le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus annonce une “Alerte produit médical” pendant une conférence de presse hebdomadaire portant sur les enjeux sanitaires dans le monde.

Il met en garde face à l’utilisation de quatre sirops contre la toux et le rhume soupçonnés d’avoir causé “des lésions rénales aiguës et le décès de 66 enfants” en Gambie.

Quatre produits sont concernés: Promethazine Oral Solution, Kofexmalin Baby Cough Syrup, Makoff Baby Cough Syrup et Magrip N Cold Syrup, tous fabriqués par l’entreprise indienne Maiden Pharmaceuticals Limited.

Une enquête concernant la mort récente de 28 enfants pour insuffisance rénale aigüe est ouverte dès la mi-juillet, rapportent le 9 septembre les autorités sanitaires gambiennes. Ces enfants étaient âgés de 5 mois à 4 ans.

Les autorités identifient alors deux causes possibles pour ces décès: un sirop de paracétamol, que les hôpitaux et cliniques ont pour consigne de ne plus utiliser, et une possible infection à la bactérie E. coli.

Mais le 23 septembre, les autorités gambiennes ordonnent que tous les médicaments contenant du sirop de paracétamol ou de prométhazine soient rappelés.

L’OMS a indiqué mercredi que de premières analyses ont été réalisés en laboratoire. Elles révèlent une “contamination par diéthylène glycol et éthylène glycol en quantités inacceptables” dans chacun des 4 sirops.

Ces deux composants sont toxiques et peuvent causer de nombreux symptômes comme des douleurs abdominales, des vomissements, des diarrhées, une incapacité à uriner, des maux de tête ou encore une altération de l’état mental. Dans les cas les plus graves, on dénote des lésions rénales aiguës pouvant entraîner la mort.

Le directeur de l’OMS a annoncé mercredi avoir informé l’organisme indien de régulation des médicaments dès la fin septembre de ces morts suspectes. Des investigations, toujours en cours, ont ensuite été lancées avec les autorités indiennes et l’OMS.

Des analyses concernant d’autres sirops, eux aussi potentiellement suspects, sont actuellement en cours, selon le ministre de la santé gambien. Les résultats sont attendus prochainement, rapporte Reuters.

En attendant, l’OMS recommande à tous les pays de détecter et de retirer ces médicaments de la circulation. L’opération a débuté seulement mercredi et s’avère difficile, des agents ayant été envoyés faire du porte-à-porte dans les zones rurales.

En plus des particuliers, l’ensemble des importateurs, des grossistes, détaillants de médicaments et de tous les établissement de santé sont bien sûr aussi visés par ce rappel. Certains produits étaient encore en vente récemment dans des hôpitaux et cliniques privées, selon le ministre de la santé gambien.

Deux responsables indiens ont indiqué attendre plus d’éléments de la part de l’OMS sur cette affaire et qu’elle démontre notamment un “lien de causalité” clair entre les sirops incriminés et les 66 morts gambiens, indique Reuters ce jeudi.

L’entreprise Maiden Pharmaceuticals Ltd, ainsi que l’autorité indienne de régulation des médicaments, n’ont de leur côté pas répondu aux sollicitations de l’agence de presse.

Pour l’instant, les sirops en question n’ont été repérés qu’en Gambie, mais il est possible qu’ils aient été distribués dans d’autres pays de façon informelle, selon l’OMS.

poup

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