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LE MAROC SOUS L’EMPRISE DE L’OLIGARCHIE CAPITALISTE

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Depuis son accession au trône en 1999, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a veillé à lancé d’immenses chantiers notamment de réformes sociales et politiques en vue de la rupture avec les années de plomb et un régime autoritaire qui a plongé le pays pendant plus de trois décennies dans une atmosphère de phobie constante, de scepticisme, voire d’antagonisme. La voie était dorénavant, vraisemblablement, grande ouverte vers la réalisation du progrès global tant politique qu’économique et social que les Marocains opprimés pendant plus de trente ans convoitaient non sans impatience. L’on a alors indubitablement commencé à projeter un NOUVEAU MAROC fondé sur l’équité, l’égalité des chances, la transparence, la restructuration économique, la liberté d’expression, la modernisation des institutions étatiques, la lutte contre la corruption et les disparités sociales et le développement humain. En un mot, un tremplin spectaculaire qui positionnerait le Maroc parmi les pays démocratiques où le respect de la dignité et des droits de l’Homme prime sur toute autre considération. Cependant, d’année en année le pays ne cesse d’enregistrer des reculs conséquents dans bon nombre de secteurs clés sur lesquels on tablait pour la concrétisation de la vision royale avec toutes ses composantes macroéconomiques, politiques et sociales; à savoir l’éducation, la santé, l’emploi, la justice en plus de l’agriculture tant que le Maroc demeure généralement un pays agricole. Tous les indices révèlent une léthargie manifeste qui va à l’encontre des aspirations du souverain et de ses sujets : 154ème place sur 218 pays et territoires évalués dans l’édition 2024 de l’Indice mondial de l’éducation d’Insider Monkey, 91ème selon l’indice des soins de santé par pays pour 2024 se classant ainsi parmi les quatre derniers systèmes de santé au monde, un taux de chômage alarmant qui est passé de 16,2 % en 2014 à 21,3 % en 2024 d’après les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2024) publiés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) et 92ème sur 142 dans le World Justice Project Rule of Law Index (Indice de l’Etat de Droit). Ainsi, selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le dernier rapport mondial sur le développement humain 2023/2024 a révélé que le Maroc occupe le 120ème rang dans le classement mondial de l’IDH.

Un constant d’échec global qui explique le climat d’incertitude qui prévaut actuellement parmi les citoyens qui, nonobstant les slogans et la propagande gouvernementale redondants, monotones et mensongers, sont aujourd’hui plus que jamais auparavant convaincus de la pérennité du « statu quo » qui ne présage, comme à l’accoutumée, rien de bon. D’ailleurs, rien que depuis la pandémie du Covid-19, le pouvoir d’achat de la quasi majorité des ménages marocains est en chute libre. En effet,  l’on estime actuellement que le Maroc a perdu plus de 25% en termes de pouvoir d’achat si l’on cumule l’inflation des trois dernières années (2022, 2023 et 2024). Cela dit, alors que le coût de la vie enregistre un taux record, les salaires restent très bas et n’accompagnent guère les flambées du niveau de vie, réduisant ainsi considérablement l’indice de confiance des consommateurs et leur moral et creusant davantage le fossé entre le prolétariat et la bourgeoisie ou, autrement dit, l’oligarchie capitaliste dont la mainmise sur les secteurs clés de l’activité constitue un handicap majeur pour un vrai essor économique démocratique.

En réalité, le capitalisme de la jungle et de copinage qui profite à l’élite et continue de sévir dans le pays est indéniablement antidémocratique, exploiteur et créateur de déséquilibres économiques phénoménaux. Par ailleurs, la mainmise de l’oligarchie sur l’activité économique, financière et médiatique est davantage consolidée par l’accès des crésus et hommes d’affaires au pouvoir. Ce mariage scandaleux et abjecte entre le pouvoir et l’argent ne fait qu’empirer la situation: des politiciens incompétents et sans vergogne, des politiques publiques défaillantes qui ne répondent qu’aux attentes de la minorité bourgeoise, économie et politique de rente, état rentier,  exacerbation de la corruption, prolifération de la dissipation des deniers publics, recrudescence du chômage et des protestations, flambée inarrêtable des prix et accroissement de la dette publique qui devrait se poursuivre dans les prochaines années (selon le Haut-Commissariat au Plan, il est prévu que la dette nationale augmente de 26,8 milliards de dollars américains (+27,25 %) entre 2023 et 2028 pour atteindre un niveau inédit de 125,1 milliards de dollars américains). A cela s’ajoute cette période de vaches maigres qui marque le secteur agricole et qui perdure depuis plus de six années consécutives (aridité, crise hydrique, désertification, maigre récolte, déclin du cheptel ovin et bovin, etc… )

Ce tableau morose et préoccupant de la situation politique, économique et sociale qui lamine de plus en plus la paix sociale pourrait s’assombrir davantage en l’absence d’une volonté politique réelle dont les objectifs majeurs seraient l’émancipation du Maroc de l’hégémonie de l’oligarchie capitaliste, la réduction des inégalités sociales, la répartition équitable des revenus et des richesses, la réforme des systèmes judiciaire, éducatif et sanitaire et l’échafaudage d’un plan d’action réaliste pour la résorption du chômage. Ce n’est qu’à ce moment là que nous pourrions nous enorgueillir d’un Maroc démocratique, d’un un état-providence qui met le facteur humain au cœur de toute stratégie, et de la bonne gouvernance tant ambitionnée.

poup

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