Le Maroc, souvent qualifié de pays “jeune” en raison de la forte proportion de sa population de moins de 15 ans, se dirige vers un changement démographique majeur. En 2004, les personnes âgées de 60 ans et plus représentaient 8 % de la population, soit 2,4 millions de personnes. Ce chiffre devrait grimper à 15,4 % d’ici 2030, avec 5,8 millions de seniors, et atteindre un quart de la population en 2050.
Lors de sa première intervention publique, Chakib Benmoussa, nouveau dirigeant du Haut-Commissariat au Plan (HCP), a choisi un défi majeur. Il a présenté les principaux résultats du recensement de la population et de l’habitat 2024. Ces données confirment une transformation démographique marquée par le vieillissement de la population marocaine, appelant à des réformes économiques et sociales pour s’adapter à cette évolution.
Ce vieillissement rapide, dû à une baisse de la fécondité et à une hausse de l’espérance de vie (passée de 43 ans en 1950 à plus de 72 ans aujourd’hui), pose des défis socio-économiques majeurs pour l’accompagnement des seniors, particulièrement en milieu rural où des disparités marquées persistent.
Le Maroc devra non seulement s’adapter à cette transformation rapide mais aussi anticiper les enjeux liés à cette transition, tels que la prise en charge des personnes âgées et l’ajustement des structures économiques et sociales. Ce phénomène, qualifié de “gérontocroissance”, sera comparable en intensité à celui qu’a connu la France sur plus d’un siècle.