Le gouvernement a élaboré un plan ambitieux visant à accroitre le nombre des étudiants en métiers de médecine, dans le cadre des efforts visant à combler le déficit en ressources humaines accusé dans le secteur de la santé, a indiqué, lundi à Rabat, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. En voici les détails :
1. Augmenter de 20% le nombre de lauréats formés en médecine :
Ce plan prévoit l’augmentation du nombre des sièges pédagogiques destinés aux étudiants des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire, ainsi que l’extension des cadres des stages pratiques afin qu’ils englobent les structures sanitaires régionales. Ainsi, dès l’année scolaire 2022 – 2023, il s’agira d’augmenter de 20 % le nombre d’étudiants inscrits dans les facultés de médecine et de pharmacie publiques et privées, ainsi que de multiplier ce chiffre par deux à la fin de cette législature.
M. Akhannouch a noté que ce plan permettra, à moyen terme (à l’horizon 2025-2026), de dépasser le taux d’encadrement de 23 cadres médicaux et paramédicaux pour 10.000 habitants, comme minimum fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour répondre aux besoins de la population, et d’atteindre les objectifs chiffrés du Nouveau modèle de développement à l’horizon 2035, soit 45 cadres pour 10.000 habitants.
2. Réformer le cadre législatif et renforcer l’attractivité du secteur :
Le gouvernement veillera à opérer une révision profonde et globale de la loi-cadre 09/34 relative au système de santé et à l’offre de soins, qui est considérée comme étant la base de la mise en œuvre des axes et principes modernes encadrant le système de santé, a fait savoir M. Akhannouch.
Il a relevé que cette loi prendra en considération les spécificités des différentes catégories actives dans le secteur de la santé. On veillera également à renforcer les garanties de protection légale des fonctionnaires et à jeter les bases d’un nouveau mode de travail dans ce domaine, en adoptant un système incitatif additionnel lié au rendement et en consacrant l’obligation de prise en charge de la formation continue pour le personnel de ce secteur.
M. Akhannouch a fait observer, dans ce cadre, que le gouvernement veille à adopter une approche participative impliquant les différents partenaires sociaux avant la promulgation de cette loi, en harmonie avec le principe d’écoute et de concertation adopté par le gouvernement, depuis le début de la législature, en rapport avec les différents dossiers et questions importants.
3. Réhabiliter le secteur dans sa globalité :
Par ailleurs, M. Akhannouch a affirmé qu’une réforme profonde et réelle du secteur de la santé est tributaire du développement des infrastructures, pour garantir la qualité des services des structures de santé et leur amélioration au profit des citoyens, ainsi que l’équité sociale et territoriale en matière d’accès aux soins.
Il a indiqué, à cet égard, que le gouvernement œuvrera à la réhabilitation des structures sanitaires à travers la construction d’un Centre hospitalier universitaire (CHU) dans chaque région.
Il a relevé que cette démarche est une priorité du gouvernement pour améliorer les performances des infrastructures de soins aussi bien locales, que provinciales et régionales, précisant qu’il sera procédé à la mise à niveau de 1.400 centres de santé de proximité au cours des 18 prochains mois.
M. Akhannouch a fait savoir, en outre, que le gouvernement compte numériser le système de santé et le rattacher au système informatique de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), dans le but de créer un système de la carte sanitaire numérique qui permet de suivre le processus de traitement du patient, du centre de santé de proximité jusqu’au CHU.
Il a précisé que le gouvernement est en train d’apporter les dernières retouches à ce projet numérique important qui permettra de doter les centres de santé et les hôpitaux d’un système informatisé qui contribuera à la simplification des procédures, à fluidifier l’accès des citoyens aux services de santé et à opérer un saut qualitatif en matière de soins à travers l’adoption d’un dossier médical pour chaque patient.
Le gouvernement veillera également au développement du service des consultations médicales à distance, à travers l’ensemble du territoire national, notamment au niveau des provinces enclavées, a-t-il conclu.