Ahmed EL JABRI
Il est des Associations hors pairs qui militent pour les démunis de l’arrière-pays du Maroc, mais notamment ceux des villages reculés du Haut Atlas. J’ai nommé Mountada Chorouk, une Association reconnue à but caritatif créée en 2009 par un groupe de bénévoles venus d’horizons divers et qui œuvre dans d’autres domaines allant du culturel au sportif en passant par la participation effective et active au développement humain.
L’Association Mountada Chorouk, où le Forum de l’Aurore, comme les francisants se plairaient certes à l’appeler, axent ses objectifs sur le soutien aux régions qui battent de l’aile et qui vraisemblablement sont exclues de l’Initiative Nationale Pour le Développement Humain bien que possédant des atouts extraordinaires favorables à l’écotourisme. C’est dans cette optique que cette Association s’est rendue tôt ce matin en convois de plusieurs véhicules à Agni, l’un des villages du territoire rural de Mzouda dans le cadre d’une caravane médicale et une campagne humanitaire qui ciblent, deux jours durant, quelques centaines d’habitants dont ceux de Catos, un village limitrophe. Médecins généralistes et chirurgiens dentistes se sont mobilisés pour prodiguer soins et conseils aux 190 personnes -hommes, femmes et enfants de tous les âges- qui se sont présentées au camp médical dès les premières heures de ce samedi 2 novembre tandis que les autres bénévoles de l’Association ont installé une trampoline et un toboggan gonflable contribuant ainsi au bonheur des dizaines d’enfants qui ont pris d’assaut l’espace aménagé à cet effet. L’école primaire du douar, quant à elle, a abrité une séance de sensibilisation des élèves à l’importance de l’hygiène buccale, suivie de la distribution de brosses à dents et de dentifrices.
Mais encore, qui ne connaît pas Mzouda le fief de cette tribu Amazigh de la branche Masmouda et son histoire tumultueuse? Nul n’est censé ignorer l’histoire de son pays, mais devrait-on vraiment reprocher aux gens de ne pas savoir que bien des « bleds » au Maroc vivent dans la précarité absolue? Les médias ne peuvent certainement cerner tous les problèmes et mettre la lumière sur le vécu amer des « patelins » de notre pays (pauvreté, chômage, déscolarisation, difficulté d’accès à l’eau potable et aux soins, marginalisation, etc…). Cependant, ne relève-t-il pas justement des prérogatives des élus d’y sensibiliser l’opinion publique? L’arrière-pays marocain regorge de villages enclavés et démunis qui sont de vrais cas d’école, ce qui a incité un cénacle de philanthropes doublés de battants, à fonder l’Association susmentionnée donnant ainsi dès sa création le coup d’envoi à une série d’actions visant à aider les populations les plus indigentes.
Nul n’est prophète en son pays: puisant dans sa propre caisse jusqu’à épuiser toutes ses ressources, l’Association Mountada Chorouk qui ne recule devant aucun obstacle mérite non seulement le respect mais aussi le soutien de toute ONG et de tout bienfaiteur désireux de contribuer au désenclavement de l’arrière-pays marocain et de lutter contre la précarité et le sous-développement sous toutes ses formes.