Le limogeage du chef des renseignements du Soudan du Sud, Akol Koor Kok, et la nomination d’Akek Tong Aliu comme son successeur signalent des changements importants au sein de la haute direction du pays. Ce limogeage intervient dans un contexte politique sensible, alors que le gouvernement de Salva Kiir fait face à des critiques internationales et locales pour avoir à nouveau reporté les élections et prolongé la période de transition.
D’une part, la controverse s’intensifie sur le rôle du Service national de sécurité, longtemps considéré par les observateurs et les organisations de défense des droits de l’homme comme un outil de répression contre l’opposition et la société civile. Les avertissements d’organisations telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch reflètent l’inquiétude quant au recours aux autorités de sécurité pour réprimer les dissidents et faire taire les voix critiques.
D’autre part, les analystes estiment que cette mesure reflète une tentative du président Salva Kiir de renforcer son pouvoir politique en nommant des alliés proches à des postes sensibles, notamment à l’approche de la mise en œuvre de l’accord de paix et de la prolongation de la période de transition. La nomination d’Akik Tong Aliu, connu pour sa loyauté envers le président, témoigne de la volonté de Salva Kiir de renforcer son influence et d’assurer la stabilité de son gouvernement dans la prochaine phase.
Les désaccords persistants entre Salva Kiir et son adjoint, Riek Machar, restent un obstacle majeur à l’achèvement du processus de paix au Soudan du Sud, et malgré la fin de la guerre civile en 2018, les divisions politiques internes entravent toujours la réalisation d’une pleine stabilité dans le pays.