Le Maroc traverse une crise sans précédent avec l’envolée des prix de l’huile d’olive, qui dépassent désormais les 150 dirhams le litre, et atteignent même 200 dirhams pour les meilleures qualités. Cette hausse vertigineuse soulève des interrogations pressantes sur l’efficacité des politiques agricoles en place, notamment le Plan Maroc Vert.
Les raisons de cette flambée des prix sont multiples : une sécheresse persistante, des températures excessives, et des rendements en chute libre dans les régions phares de la production oléicole. Fès-Meknès et Marrakech-Safi, qui représentent à elles seules plus de la moitié de la production nationale, sont particulièrement touchées. Les experts s’inquiètent : si les conditions climatiques ne s’améliorent pas rapidement, de nouvelles hausses de prix pourraient se profiler à l’horizon.
Face à cette situation critique, le gouvernement a opté pour une limitation des exportations d’huile d’olive, une mesure destinée à protéger l’approvisionnement local. Cependant, cette décision pourrait également compromettre l’avenir commercial du secteur, qui peine déjà à faire face à cette crise.
Fatima Tamni, experte en agriculture, n’a pas mâché ses mots. Selon elle, le Plan Maroc Vert et le Plan Génération Verte n’ont pas tenu leurs promesses. Ces programmes, malgré les milliards de dirhams investis, auraient surtout profité aux grandes entreprises agricoles, au détriment de la sécurité alimentaire des citoyens. Elle critique également la gestion de la crise hydrique, évoquant le dépérissement des oliviers dans des régions naguère florissantes comme Kalâat Sraghna.
La menace d’une pénurie d’huile d’olive nationale pèse sur le pays, rendant inéluctable la possibilité d’importations pour combler le manque. Un scénario qui rappelle amèrement les importations de viande rouge, souvent jugées inefficaces pour alléger le pouvoir d’achat des Marocains.
La question qui se pose désormais est cruciale : le gouvernement saura-t-il éviter cette nouvelle crise alimentaire ? La réponse se trouve peut-être dans une réévaluation des politiques agricoles, mais le temps presse alors que les consommateurs marocains redoutent les répercussions de cette situation sur leur quotidien.