Véritable délice culinaire et l’un des mets indétrônables qui garnissent la table de ftour durant le mois sacré de Ramadan, la « Chebakia mâasla » demeure un gâteau populaire dont la préparation se transmet de génération en génération dans la Cité ocre, à l’instar des diverses régions du Royaume.
Ce délice est très réputé pour être à l’honneur sur la table durant ce mois béni pour accompagner la « Harira » afin de contrebalancer l’acidité de la tomate contenue dans cette soupe traditionnelle marocaine.
En effet, avec l’avènement du Ramadan, la commercialisation de cette pâtisserie au miel et aux graines de sésame prend de l’ampleur à Marrakech, à l’instar des différentes villes du Royaume, eu égard à l’engouement manifesté par les Marrakchis, et les Marocains en général, pour ce mets qui éveille les papilles.
À chaque coin de ruelle, des plateaux de ce gâteau raffiné et facilement reconnaissable grâce à sa forme et à son odeur qui embaume les lieux, interpellent les passants.
Certes, les locaux dédiés à la préparation et à la vente de ce délice, aussi bien par des pâtissiers spécialistes que par des marchands saisonniers qui s’adonnent à cette activité durant le mois sacré, fleurissent compte tenu de la hausse de la demande et des revenus générés par ce commerce. Toutefois, la préparation de ce gâteau reste liée à certaines familles marrakchies connues dans ce domaine pour la qualité de leur produit et leur savoir-faire transmis de génération en génération des décennies durant.
La cité ocre est réputée pour ses Maâlems, dont le savoir-faire en matière de préparation de Chebakia, est bel et bien reconnu tant à l’échelle locale que nationale, avec à leur tête Haj Abdelkbir Belakbir et feu Moulay Ghali Ben Moulay Jaafar à Arsat Moussa, Haj Hassan Sefnaj au quartier Daoudiate, Haj Taqi à Riad Zitoun et d’autres « Mâalems » dont le nombre est limité.
Dans une déclaration à M24, la chaîne télévisée de l’information en continu de la MAP, Tarik Belakbir, fils de Haj Belakbir, a précisé avoir hérité l’activité de préparation de la Chebakia et ses dérivés de son défunt père, issu d’une ancienne famille connue pour son savoir-faire dans ce domaine.
Il a expliqué que la demande sur la Chebakia, notamment mâasla, connaît un fort engouement, durant le mois de Ramadan, notant que de nombreux citoyens s’interrogent sur le secret du goût raffiné et de la qualité de ce délice, que « nous veillons à préparer tout au long de l’année, en plus d’autres types de gâteaux comme le Maqrout et la Filaliya ».
Abondant dans le même sens, Mohamed Belakbir (frère de Abdelkebir Belakbir), commerçant de gâteaux traditionnels au marché de Semarrine dans l’ancienne médina, a indiqué, dans une déclaration similaire, que la pratique du commerce de ces types de délices « nous a été transmise par nos pères et grand-pères qui l’ont exercé pendant de nombreuses années ».
Il a rappelé que les membres de sa famille sont très attachés à la préparation et au commerce de ces gâteaux, faisant savoir que quatre parmi ses frères s’adonnent à cette activité, dont deux possédant des magasins des différents types de Chebakia aux États-Unis, ce qui illustre « notre attachement à ce métier que nous avons hérité de nos pères ».
De son côté, un client résident en Allemagne a souligné que la Chebakia demeure un mets incontournable de sa table du ftour durant le mois sacré aux côtés de la « Harira », ajoutant que sa famille veille à s’approvisionner de manière continue en « chebakia » chez Belakbir, eu égard à la qualité et au professionnalisme de ces spécialistes qui oeuvrent à préserver et à transmettre leur savoir-faire aux générations futures.
Malgré la diversité des goûts des consommateurs, les Marrakchis sont encore attachés aux gâteaux préparés par certains « Mâalems », en raison de leur qualité, car la « Chebakia » reste l’un des délices les plus populaires et les plus consommés, en particulier pendant le mois sacré, en ce sens qu’il représente pour les familles, aux côtés d’une diversité de soupes traditionnelles, des mets indétrônables de la table durant la rupture du jeûne.