Le New York Times a rapporté que les récentes pressions militaires sur le Hamas, notamment l’assassinat d’Ismail Haniyeh, pourraient conduire à un revers à court terme, mais elles ne suffisent pas à empêcher le mouvement de réapparaître, peut-être sous une forme plus forte et plus extrémiste.
Dans un article de l’écrivain Erica Solomon, il a été souligné que l’assassinat de Haniyeh, ainsi que les déclarations israéliennes sur le meurtre de Muhammad al-Deif, constituent un coup dur porté au Hamas. Mais l’histoire du mouvement et le développement des groupes armés palestiniens indiquent que ces revers pourraient conduire à la réémergence du mouvement, peut-être avec un renforcement de ses positions politiques.
L’analyste Tahani Mustafa de l’International Crisis Group estime que les récentes frappes militaires n’affaiblissent pas autant le Hamas qu’elles pourraient renforcer sa force par une réaction violente. Elle ajoute que la campagne militaire israélienne contre Gaza, qui a conduit à des destructions généralisées et au déplacement d’environ 90 % de la population de la bande, pourrait contribuer à renforcer la position du Hamas plus qu’à l’affaiblir.
Le débat sur la perte de Haniyeh, qui était considéré comme une figure plus modérée et servait de pont entre les factions palestiniennes, suggère que le mouvement pourrait devenir plus extrême après sa perte. Selon l’expert Khaled Al-Jundi, l’assassinat de Haniyeh reflète le message selon lequel les négociations ne sont pas une priorité, ce qui pourrait pousser le Hamas à adopter des positions plus extrêmes.
Les expériences passées des campagnes d’assassinat israéliennes montrent que de telles tactiques peuvent conduire à l’émergence de forces plus militantes, plutôt qu’à l’affaiblissement des groupes existants. Par exemple, l’assassinat de dirigeants palestiniens dans les années 1970 et 1980 n’a pas conduit à la destruction de leurs mouvements, mais a plutôt conduit à l’émergence de nouveaux mouvements ou au renforcement de ceux qui existaient déjà.
Le Hamas maintient sa capacité à survivre même sous le renforcement du blocus israélien grâce à son autonomie et sa capacité à utiliser les ressources locales. Les analystes ont souligné que le fait de ne pas trop compter sur le soutien extérieur a aidé le mouvement à maintenir sa force face aux défis.
De manière générale, le New York Times estime que les pressions actuelles pourraient nuire au Hamas à court terme, mais ne mèneront pas à sa défaite totale. Il est probable que le mouvement continuera à faire face à des défis et en ressortira peut-être plus fort, même dans des circonstances difficiles.
