La renaissance par la Chine d’une usine Ford dans le nord-est du Brésil symbolise le progrès mondial de la Chine et le déclin de l’Occident. Le groupe chinois « BYD » a racheté l’usine de Kamasari, abandonnée par l’américain Ford, et compte y produire des voitures électriques et hybrides avec un investissement de plus d’un milliard de dollars.
Les entreprises chinoises investissent de plus en plus dans les chaînes d’approvisionnement de véhicules électriques dans les économies en développement. Il s’agit d’une réaction aux politiques protectionnistes américaines et européennes qui imposent de nouveaux droits de douane sur les produits chinois, orientant ainsi la Chine vers les marchés émergents. Le président américain Joe Biden a critiqué l’important soutien financier apporté par Pékin à l’industrie chinoise et a annoncé de nouveaux tarifs douaniers de 100 % sur les voitures électriques.
Les droits de douane imposés sur les produits chinois par Washington et Bruxelles poussent les entreprises chinoises à se concentrer sur d’autres marchés, comme l’Asie du Sud-Est, l’Amérique latine et le Moyen-Orient. Les experts prédisent que cette orientation conduira la Chine à dominer les marchés émergents les plus importants du monde.
Bill Russo, ancien président de Chrysler en Asie, affirme que l’imposition de droits de douane à la Chine laisse d’autres marchés ouverts, soulignant que la Chine exploite de manière agressive cette opportunité. Il ajoute que les investissements chinois sont souvent bilatéraux, notamment dans la construction automobile et la transformation des matières premières de base.
Ilaria Mazzocco, chercheuse au Centre d’études stratégiques et internationales, souligne que les investissements chinois dans les technologies propres dans les pays en développement compliquent la politique étrangère des gouvernements occidentaux. Il affirme que les ambitions mondiales de la Chine créent des opportunités pour les pays en développement d’étendre leur base industrielle et d’obtenir des investissements étrangers directs dans les technologies futures.
L’Agence internationale de l’énergie prévoit que 10,1 millions de voitures électriques seront vendues cette année en Chine, 3,4 millions en Europe et 1,7 million aux États-Unis. L’agence s’attend à ce que le parc mondial de voitures électriques soit multiplié par huit pour atteindre environ 240 millions de voitures d’ici 2030.
En Indonésie, les entreprises chinoises investissent dans la production et la transformation de matières premières, comme le nickel, un élément clé des batteries des véhicules électriques. Cet investissement renforce la participation de la Chine à l’écosystème des véhicules électriques dans les économies en développement.
En bref, le protectionnisme occidental pousse la Chine à accroître ses investissements dans les marchés émergents, renforçant ainsi sa présence mondiale et posant de nouveaux défis à la politique étrangère occidentale.
