Le président français Emmanuel Macron a appelé au dialogue et au retour du calme en Nouvelle-Calédonie après le déclenchement des troubles les plus violents depuis des décennies dans la colonie française située dans le Pacifique Sud. Lors de sa visite à Nouméa, la capitale, Macron a souligné la nécessité « du retour de la paix, de la tranquillité et de la sécurité dans les plus brefs délais » et a indiqué que les renforts de sécurité français resteraient aussi longtemps que nécessaire.
Macron est arrivé en Nouvelle-Calédonie au milieu de protestations déclenchées par un projet d’amendement constitutionnel qui permettrait aux Français de voter aux élections locales après avoir résidé pendant 10 ans dans la province. Ce projet a suscité des inquiétudes parmi les peuples autochtones (Kanak), qui y voient une menace de les transformer en minorité dans leur pays.
Macron s’est engagé à ne pas prolonger l’état d’urgence au-delà du délai légal de 12 jours, à condition d’appeler tous les dirigeants locaux à lever les barrières. Macron a qualifié les événements de « rébellion sans précédent » en termes d’organisation et de violence.
Le Premier ministre français Gabriel Attal avait annoncé que le président Macron formerait une délégation composée de 3 hauts responsables pour tenter de parvenir à un accord politique global.
Les manifestations, décrites comme les plus dangereuses depuis 40 ans, ont éclaté il y a 9 jours et ont entraîné la mort de 6 personnes, dont deux policiers français, et des centaines de blessés. La France a répondu en déployant environ 2 700 soldats et en imposant des mesures exceptionnelles comprenant un couvre-feu nocturne, l’interdiction des rassemblements, le transfert d’armes, la vente d’alcool et l’application de « Tik Tok ». La situation sécuritaire s’est relativement améliorée ces derniers jours, mais certains quartiers de la capitale restent instables.
Alors que les protestations s’intensifiaient, les barricades ont été renforcées dans certaines parties de Nouméa et des banderoles attaquant le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ont été brandies. Les autorités locales ont signalé que certains quartiers ont été témoins d’incendies et de pillages.
De l’autre, les partisans de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie ont annoncé le renforcement des barrages routiers dans certaines zones et se sont dits prêts à rester en alerte, notamment en fermant les deux principaux carrefours routiers qui donnent accès au nord de l’île.
Face à ces préoccupations de sécurité, l’aéroport de Tontona a annoncé qu’il resterait fermé aux vols commerciaux jusqu’à samedi matin. L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont évacué des centaines de leurs ressortissants de cette colonie française.