Dans une démarche sans précédent, la capitale russe, Moscou, a convoqué l’ambassadeur allemand accrédité, lundi, en raison de la fuite d’un enregistrement audio de conversations secrètes entre des officiers de l’armée allemande. Ces conversations portaient sur la livraison d’armes à l’Ukraine et la discussion sur une éventuelle frappe contre la péninsule de Crimée disputée, actuellement sous le contrôle de la Russie.
L’ambassadeur allemand, Alexander Graf Lambsdorff, s’est rendu au ministère russe des Affaires étrangères lundi matin et a refusé de faire des déclarations devant les médias, selon les agences de presse russes.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a demandé à la partie allemande de fournir des éclaircissements sur ces informations divulguées.
La directrice de la chaîne russe RT, Margarita Simonyan, a publié un enregistrement audio de 38 minutes, prétendant qu’il contenait des conversations du 19 février dernier entre des officiers allemands discutant du bombardement de la péninsule de Crimée. Les discussions ont porté sur l’utilisation par les forces ukrainiennes de missiles allemands de type Taurus et leur impact potentiel, ainsi que sur les missiles fournis par la France et le Royaume-Uni à Kiev.
Une porte-parole du ministère allemand de la Défense a confirmé l’authenticité de l’enregistrement en reconnaissant l’existence d’une interception de conversations secrètes de l’armée de l’air. Le contenu de l’enregistrement constitue une source d’embarras pour l’Allemagne, que l’Ukraine appelle à lui fournir des missiles Taurus capables d’atteindre des cibles à 500 kilomètres.
Dans ce contexte, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a accusé le président russe Vladimir Poutine de tenter de “saper la stabilité de l’Allemagne” après la diffusion de l’enregistrement. Le ministre a précisé que les officiers allemands explorent des “scénarios possibles” et non des plans concrets allemands.
De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz s’est engagé à mener une enquête immédiate sur l’enregistrement publié par la Russie.