Essaouira – Le lancement de la “Chaire de droit hébraïque”, dont la convention portant création a été signée, mercredi à Bayt Dakira à Essaouira, constitue une initiative “historique” et “unique”.
C’est ce qui ressort des déclarations des différents intervenants à l’ouverture d’un colloque international de deux jours, organisé conjointement sous le thème “L’enseignement de nos diversités au cœur de la modernité de notre société”, par le centre d’études et de recherche en droit hébraïque au Maroc, la Fondation Konrad Adenauer, l’Association Essaouira-Mogador, Bayt Dakira et la Fédération Sépharade du Canada, à l’occasion du lancement de cette chaire du Droit hébraïque à l’Université Mohammed V de Rabat.
“C’est une chaire dans tous les sens du terme qui nous réunit à Essaouira, nous unit et nous enrichit”, a souligné le président du centre d’études et de recherche en droit hébraïque, Abdellah Ouzitane, ajoutant que c’est la première fois dans l’histoire du Maroc qu’une chaire de Droit hébraïque prend ancrage sur le plan institutionnel au sein d’une université marocaine.
Il s’agit d’”une première, non pas uniquement pour nous en tant que Marocains, mais c’est aussi un message que nous adressons au monde entier : en terre d’Islam, nous avons cette proximité extraordinaire et cette saga entre Islam et Judaïsme, et toute cette dynamique partie depuis Essaouira et d’ailleurs, qui nourrit cette identité plurielle”.
Tout en notant que “la culture hébraïque a pris également sa place légitime sur les bancs de nos écoles aux côtés de l’histoire de la civilisation musulmane”, M. Ouzitane a relevé que c’est à Essaouira où le droit hébraïque au Maroc a investi pour la première fois de l’histoire du monde musulman, les recherches doctorales.
Pour sa part, le président de l’Université Mohammed V de Rabat, Mohammed Rhachi, a indiqué qu’avec la création de cette chaire, une porte vient d’être ouverte pour que “nous marquions tous l’histoire de cette ville et, partant, celle du Maroc”.
“Il s’agit d’une Chaire particulière au sein de laquelle nous allons innover”, a-t-il ajouté, soulignant que “l’Histoire du Maroc ne peut se dissocier de celle de sa communauté juive”.
“Nous sommes tous partants avec Essaouira et ses esprits constructeurs qui vont passer énormément de messages”, a-t-il dit, tout en mettant en relief la particularité de ce colloque eu égard à la pertinence des messages qu’il véhicule et à l’intensité des échanges.
De son côté, le président du comité exécutif de l’Association Essaouira Mogador, Tarik Ottmani, s’est félicité de cette initiative historique, tout en saluant le soutien et l’engagement des différents partenaires pour le lancement de cette chaire unique qui oeuvrera pour la consolidation de l’identité plurielle du Maroc.
Abondant dans le même sens, le représentant de la Fondation Konrad Adenauer au Maroc, steffen Krueger, a salué l’engagement des partenaires dans cette importante initiative en faveur du dialogue des cultures et des religions ainsi que de la promotion de la pluralité marocaine, ajoutant que ce colloque “nous réunit pour célébrer la tolérance religieuse et la pluralité marocaine, et pour contempler la diversité culturelle ainsi que la convivialité qui se dégage d’Essaouira, en général, et de Bayt Dakira, en particulier”.
Quant au président de la Fédération Sépharade du Canada, Avraham Elarar, il a souligné que “l’étude d’un aspect essentiel de la vie de la communauté juive n’est pas monnaie courante, elle est encore moins dans les pays arabo-musulmans”, saluant, dans ce sillage, la création et l’action du centre d’études et de recherche en droit hébraïque au Maroc.
Le directeur de cette chaire de Droit hébraïque et président exécutif du centre d’études et de recherche en droit hébraïque au Maroc, Farid El Bacha, a, pour sa part, exprimé sa fierté pour la confiance placée en lui pour diriger cette chaire, tout en se disant à la fois conscient de l’importance de cette responsabilité et confiant et rassuré, notamment avec le soutien du ministère de tutelle à ce projet, et de la présidence de l’Université Mohammed V et des différents partenaires.
A l’issue de cette séance d’ouverture, il a été procédé à la présentation d’une coédition sur le droit hébraïque, intitulée “quand le Maroc donne sens à sa diversité”.
Cette séance a été aussi marquée par la présentation par le club de la tolérance et de la coexistence au Lycée Akensous à Essaouira de chants et lectures de poèmes véhiculant des messages forts célébrant ces valeurs universelles ainsi que la diversité culturelle et l’identité plurielle du Royaume.
Au menu de ce colloque de deux jours figurent aussi des interventions axées sur “l’enseignement de la culture juive marocaine”, “les Humanités au cœur de la chaire de droit hébraïque”, “la chaire au prisme du système juridique hébraïque” et “la communauté juive marocaine, une histoire millénaire en partage”, outre une table ronde sur “la recherche archéologique des sites culturels juifs au Maroc”.
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