Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a examiné jeudi à Rabat les importantes modifications apportées à la politique de l’eau au Maroc, axées sur une vision à long terme et une approche inclusive basée sur la planification, la prévoyance et l’adaptation selon une logique dictée par des actions urgentes.
Lors d’un séminaire organisé par l’École Nationale Supérieure d’Administration sur le thème « Les nouvelles évolutions de la politique de l’eau », M. Baraka a expliqué qu’en période de sécheresse marquée par une diminution des précipitations et une augmentation constante des températures, le Maroc fait face à une baisse des ressources en eau et, par conséquent, à un changement dans sa gestion avec une augmentation de la part allouée aux usages domestiques par rapport au secteur agricole.
Dans ce contexte, le ministre a passé en revue les principales mesures prises, conformément aux orientations royales, pour faire face à la pénurie d’eau, notamment l’accélération de la construction de barrages et la liaison inter-barrages dans différentes régions. Il a mis en lumière l’importance de regrouper et d’analyser les données sur les ressources en eau traditionnelles pour élaborer des politiques plus adaptées aux changements.
M. Baraka a également abordé les ressources en eau non conventionnelles, y compris le programme important visant à mobiliser des ressources en eau non conventionnelles en construisant des stations de dessalement de l’eau de mer et en réutilisant les eaux usées traitées grâce à l’utilisation d’énergies renouvelables.
Le ministre a souligné l’importance du développement d’une bonne gouvernance de l’eau pour répondre aux besoins et aux aspirations de la population, et pour faire face à la pénurie d’eau qui pourrait augmenter dans les années à venir. Il a rappelé la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de l’Eau à l’horizon 2030 dans ce contexte.
Le ministre a souligné l’importance de rationaliser l’utilisation des ressources en eau dans le secteur agricole ainsi que dans d’autres secteurs tels que l’industrie, le tourisme et l’administration, ainsi que par les citoyens.
Pour sa part, la Directrice Générale de l’École Nationale Supérieure d’Administration, Nada Beya, a déclaré que le sujet de ce séminaire est d’une grande actualité et d’une grande importance pour le Maroc. Elle a indiqué que les étudiants de la promotion 2024 de l’école réaliseront une étude collective sur la politique publique de l’eau.
Elle a souligné que notre devoir à tous est de relever les défis liés à l’eau, que ce soit en termes de rareté, de qualité, de gestion des ressources, ou d’adaptation aux changements climatiques.
Mme Beya a insisté sur le fait que les « Nouvelles évolutions de la politique de l’eau » nécessitent une approche inclusive et collaborative impliquant des experts, des décideurs, des chercheurs et des acteurs de la société civile.
Elle a souligné que la crise mondiale de l’eau, la sécheresse et le stress hydrique au Maroc constituent constamment des rappels du Roi Mohammed VI pour une réflexion approfondie et le lancement d’initiatives coordonnées afin d’assurer une gestion durable de cette ressource vitale.
Dans ce contexte, Mme Beya a affirmé que l’École Nationale Supérieure d’Administration, en tant que centre de recherche et de débat sur les politiques gouvernementales, s’engage à continuer de renforcer sa contribution intellectuelle, à former des cadres supérieurs conscients des défis cruciaux du pays, et à collaborer étroitement avec les décideurs pour élaborer des solutions durables aux défis auxquels le Maroc est confronté.
Cette réunion, qui a réuni des diplomates, des parlementaires, des hauts fonctionnaires, des experts, des professeurs et des diplômés de l’école, s’inscrit dans le cadre d’une série de conférences organisées par l’École Nationale Supérieure d’Administration pour célébrer le 75e anniversaire de sa création.
La réunion a fourni l’occasion d’examiner la situation actuelle de la pénurie d’eau au Maroc, ainsi que les mesures recommandées pour relever le défi de la sécurité hydrique dans le pays.
