Nasser Bourita, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a souligné lors d’une réunion à Marrakech que le Maroc défend constamment, selon la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la coopération multilatérale en tant que cadre le plus approprié pour coordonner les efforts internationaux visant à lutter contre la prolifération des armes de destruction massive afin de relever les défis sécuritaires.
Bourita a expliqué que l’engagement ferme du Maroc dans ce domaine se manifeste par son adhésion aux accords internationaux de désarmement et de non-prolifération. Il a souligné que le Maroc soutient les initiatives internationales dans ce domaine et est déterminé à poursuivre son partenariat fructueux avec les États-Unis et les pays africains afin de faire de l’initiative de sécurité pour lutter contre la prolifération des armes de destruction massive une composante intégrale du paysage sécuritaire africain.
Le ministre a souligné que le programme de coopération internationale vise à arrêter le trafic des armes de destruction massive, de leurs vecteurs et des matières connexes, en mettant en avant sa nature flexible, opérationnelle et axée sur les résultats. Il a noté que la réunion de Marrakech est la première de son genre dans le cadre de l’initiative de sécurité pour lutter contre la prolifération des armes de destruction massive, avec une participation de haut niveau.
Selon Bourita, l’expérience marocaine a démontré l’importance de cette initiative dans la coordination ministérielle pour faire face aux défis de la prolifération des armes de destruction massive. Il a souligné que la réunion de Marrakech offre une excellente opportunité de renforcer l’engagement des pays africains dans l’initiative en activant trois axes prioritaires.
Le premier axe concerne la reconnaissance que l’environnement sécuritaire africain n’est pas isolé du contexte sécuritaire mondial. Le deuxième axe vise à renforcer la coopération et l’intégration à travers les efforts nationaux, en organisant des ateliers et des exercices opérationnels supervisés par des militaires africains et des experts civils. Le troisième axe garantit la prise en compte de la voix des pays africains au sein de l’initiative en identifiant et partageant les “leçons africaines” tirées des bonnes pratiques.
Bourita a exprimé sa satisfaction quant à la participation croissante de l’Afrique à l’initiative, appelant à exploiter cette dynamique pour faire de cette mécanisme une plateforme de travail effective pour et par les pays africains.
Le ministre a souligné que la réunion de Marrakech, soutenue par l’engagement fort des pays africains à participer aux efforts internationaux de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, est également dictée par les changements profonds en cours dans le contexte sécuritaire africain.
Selon Bourita, quatre données clés interviennent dans la formulation de l’avenir de la sécurité en Afrique, et donc dans la réponse collective à ces défis. Il a d’abord évoqué le développement du commerce entre l’Afrique et le monde d’une part, et le commerce intra-africain dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine d’autre part.
Il a expliqué que bien que l’Afrique ne contribue qu’à 2,7 % du commerce mondial, sa contribution au commerce maritime mondial atteint 7 %. Le ministre a souligné que le littoral africain, s’étendant sur plus de 30 000 km, est une source de vulnérabilité majeure face aux menaces liées à la prolifération des armes de destruction massive.
Pour le ministre, la deuxième donnée concerne l’existence de preuves “fortes” et “concluantes” de la formation d’alliances permanentes entre les groupes terroristes, les séparatistes et les organisations criminelles à travers le continent.
Quant à la troisième donnée, elle concerne l’absence de coopération régionale qui affecte la capacité du continent à faire face aux menaces sécuritaires à l’échelle nationale, dans un contexte de manque de volonté politique réelle pour changer cette situation.
En ce qui concerne la quatrième donnée, le ministre a mentionné l’existence de “parties étrangères” continuant à perturber l’environnement sécuritaire africain en fournissant à leurs agents des technologies et une expertise peu coûteuses et plus destructrices.
Le ministre a estimé que toutes ces données préparent le terrain à la prolifération des armes de destruction massive dans un contexte caractérisé par la facilité de franchissement des frontières, des lacunes dans la coordination, une faiblesse des arsenaux légaux et réglementaires, ainsi que des capacités nationales limitées.
Cette réunion est présidée par Rédouane El-Husseini, directeur des Nations unies et des organisations internationales au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, et Bonnie Jenkins, sous-secrétaire d’État américaine chargée du contrôle des armes et des affaires de sécurité internationale.