Les derniers rapports internationaux sur la situation hydrique au Maroc suscitent des inquiétudes, avec une crise de l’eau à un niveau alarmant, tandis que la production et l’exportation de fruits à forte consommation d’eau, comme les avocats, persistent. Les exportations d’avocats du Maroc ont atteint des sommets au cours des six dernières années malgré la situation.
La vague de chaleur actuelle au Maroc a accentué le stress hydrique, avec plus de 800 millions de mètres cubes d’eau évaporée, entraînant une baisse significative du taux de remplissage des réservoirs, selon les données officielles du ministère de l’Équipement et de l’Eau.
Pour faire face à cette situation, les autorités accélèrent la mise en œuvre de la stratégie de dessalement de l’eau. Récemment, le Maroc a annoncé la garantie de 40 millions de mètres cubes d’eau dessalée à Safi et El Jadida.
Mustapha Issat, expert en eau et en environnement, souligne que la période actuelle est critique en termes de stress hydrique, attribué aux fluctuations climatiques, aux périodes de sécheresse persistantes et à la croissance démographique, entraînant une hausse de la demande en eau.
L’expert indique que le roi du Maroc a accéléré la mise en œuvre des projets hydriques pour faire face à cette crise. Cependant, il souligne que la culture gourmande en eau de fruits comme l’avocat épuisent sévèrement les ressources en eau, conduisant à l’exportation de ces ressources hydriques.
Pour répondre à cette crise, le ministère de l’Intérieur marocain a interdit la culture de la pastèque dans les régions du sud, conscient des risques pour la sécurité hydrique. Issat insiste sur l’importance du dessalement de l’eau comme solution pragmatique, étant donné les milliards de mètres cubes d’eau nécessaires au cours des cinq prochaines années pour répondre à la demande croissante.
Mustapha Benramel, expert en environnement et en climat, souligne également l’épuisement massif de la nappe phréatique dû au changement climatique et aux cultures exigeantes en eau. Il met en garde contre la culture de l’avocat, et appelle à promouvoir des cultures à faible consommation d’eau pour garantir l’avenir hydrique du Maroc.