Grâce à sa position stratégique à l’embouchure du fleuve Oum Errabiâ, Azemmour a été dès l’antiquité l’un des nombreux comptoirs commerciaux des Phéniciens et l’une des premières villes à s’ouvrir à l’islam en 667 devenant ainsi à travers les âges un centre d’intérêt non seulement pour les dynasties qui se sont succédés sur le trône du Maroc mais qui a également attiré les convoitises de forces étrangères, notamment les Portugais sous le joug desquels elle est tombée en 1513. Cet intérêt porté sur cette ville a, par conséquent, permis son essor des siècles durant jusqu’à son déclin progressif à partir du 17éme siècle.
Aujourd’hui, tout visiteur d’Azemmour constate, non sans tristesse, en sus de l’atmosphère morose qui se dégage de ses ruelles presque désertes, l’état avancé du délabrement de la quasi majorité des demeures et des sites historiques de la médina qui constitue pourtant un véritable atout touristique pouvant rivaliser, si revalorisée, avec d’autres villes côtières comme Essaouira, Rabat et Asilah qui connaissaient un flux touristique important.
Dans le même registre, une délégation composée d’une cinquantaine de guides de tourisme agréés du Maroc a effectué le 03 décembre 2025 une excursion didactique avec le partenariat de l’Alliance des Associations de la Société Civile d’Azemmour et Régions sous le thème de «La Valorisation du Potentiel Touristique de Azemmour: Portail Vers La Justice Spatiale » pour découvrir les richesses patrimoniales et culturelles dont regorge cette ville au passé glorieux et qui n’attendent qu’à être dépoussiérées et exploitées de manière à attirer les touristes marocains et étrangers et créer une dynamique économique à même de réanimer et redorer le blason de cette ville moribonde qui se fonce de plus en plus dans l’oubli au vu et su du Conseil Communal, de la Direction Régionale du Ministère de la Culture et de celle du Ministère du Tourisme.
L’on se demande à quand une prise de conscience des problématiques et des enjeux qui handicapent la renaissance et le « relooking » de la ville d’Azemmour et si les autorités locales et les instances politiques persisteront dans leur nonchalance et leur politique de l’autruche flagrante et la société civile dans son mutisme et laxisme, voire indifférence même. En effet, à moins qu’il n’y ait pas un sens des responsabilités et des priorités, un esprit de citoyenneté solide à toute épreuve, une vision de conformité aux règles de la bonne gouvernance et une vraie volonté politique, il est grand temps de réagir et sortir de cette inertie, se mettre effectivement au diapason des grands projets lancés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu le glorifie et se conformer à ses hautes directives dont l’instauration de la justice territoriale et sociale est l’un des axes primordiaux.
