Une vaste opération de contrôle a été lancée par l’Administration des Douanes et Impôts Indirects dans plusieurs villes du Maroc, visant les grands commerçants d’or, sur fond de soupçons de falsification de poinçons officiels, manipulation de documents d’importation et blanchiment d’argent.
Selon des sources officielles, cette campagne nationale, inédite par son ampleur, a mobilisé des équipes spécialisées dans l’analyse des risques et la surveillance des flux de métaux précieux. Des inspections ont été menées notamment dans les régions de Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et Fès-Meknès.
Les premiers résultats ont révélé des pratiques illégales, comme l’utilisation de poinçons falsifiés pour reconditionner de l’or, le revendre sous une apparence légale, et réaliser ainsi d’importants bénéfices de manière frauduleuse.
L’administration s’est appuyée sur son système numérique « SAAD » pour détecter les opérations suspectes liées à des fraudes ou au blanchiment d’argent.
Casablanca est apparue comme un pôle clé de ces activités, notamment à travers des plateformes de vente en ligne et des applications sociales, où des bijoux sont proposés à des prix anormalement bas.
Les enquêtes ont également visé des circuits de contrebande depuis les aéroports, notamment en provenance d’Europe et des pays du Golfe. Des lingots de 22 et 24 carats auraient été introduits clandestinement, fondus puis revendus avec des factures douteuses.
Les autorités ont exigé de plusieurs commerçants des déclarations détaillées de leurs importations et exportations, dans un contexte où un marché parallèle de l’or semble se développer.
La campagne s’est aussi étendue au contrôle des voyageurs, notamment les femmes, concernant les bijoux personnels ne dépassant pas 500 grammes, à la suite de nombreuses infractions signalées.