Tarfaya, dans le sud du Maroc, est bien plus qu’une simple station balnéaire. C’est un lieu chargé de mémoire, où l’histoire de l’aéropostale se mêle à la littérature, notamment à travers l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry.
Le Musée Saint-Exupéry, inauguré en 2004 grâce à la collaboration entre l’Association française “Mémoire de l’Aéropostale” et l’association marocaine “Les Amis de Tarfaya”, conserve l’héritage de cette époque unique.
C’est ici, en 1927, qu’Antoine de Saint-Exupéry, alors chef d’escale de l’aéropostale, a passé 18 mois en solitude, au cœur du désert. Cette période a été décisive dans la naissance de ses premiers écrits, qui ont donné naissance à des chefs-d’œuvre comme Courrier Sud, Terre des Hommes, et surtout Le Petit Prince, dont l’inspiration semble émaner directement des paysages désertiques de Tarfaya.
Le musée, riche en maquettes d’avions, photos d’époque, courriers anciens et documents rares, attire un nombre croissant de visiteurs nationaux et internationaux, selon Mrabih Rabou Shaibata, directeur du musée.
“L’objectif est de redonner à Tarfaya sa place dans l’imaginaire collectif, et faire de son patrimoine un levier de développement”, explique-t-il.
Tarfaya, loin d’être un lieu figé dans le temps, accueille chaque année des événements qui célèbrent son histoire aéronautique, tels que le Rallye aérien Toulouse – Saint-Louis et le Raid Latécoère-Aéropostale.
Ces rallyes rappellent l’époque où des aviateurs courageux traversaient les océans et les déserts pour acheminer le courrier entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique du Sud, avec Tarfaya comme point de passage clé.
Les visiteurs du musée, comme Françoise, venue de France, témoignent de la richesse historique du lieu. Elle confie : “C’est vraiment intéressant de se replonger dans l’histoire de Saint-Exupéry et de ses écrits, notamment Le Petit Prince, qui m’a beaucoup marquée en tant qu’enseignante.”