Attijari Global Research (AGR) estime que le Trésor est capable de maitriser son déficit budgétaire en 2022 en dessous de 6% du Produit intérieur brut (PIB).
Dans son dernier rapport “Research report fixed income” intitulé “vers une poursuite de la hausse des taux en 2022″, AGR note qu’”au final, nous restons convaincus quant à la capacité du Trésor à maîtriser son déficit budgétaire en 2022 en dessous des 6,0% du PIB”.
A ce stade, AGR rappelle que le ministère de l’économie et des finances a revu ses prévisions de déficit et de croissance pour l’année en cours compte tenu des récentes évolutions à 5,3% du PIB et 1,5% respectivement.
Tenant compte de la forte augmentation de la charge de compensation et des subventions additionnelles aux secteurs du transport et du tourisme, les dépenses ordinaires devraient emprunter une tendance haussière en 2022, fait observer AGR.
Selon les analystes, celles-ci pourraient avoisiner les 280 milliards de dirhams (MMDH), soit un surcoût de 17 MMDH par rapport à la Loi de Finances (LF-2022).
A cet effet et tirant profit de l’amélioration significative des recettes fiscales, l’État a ouvert des crédits supplémentaires de16 MMDH en juin dernier au profit des charges de fonctionnement afin de poursuivre ses subventions.
Dans le cas d’un surcoût additionnel au niveau de la caisse de compensation, l’État pourrait activer deux leviers, notamment au niveau des recettes : Le Trésor peut développer davantage les instruments innovants. Ces derniers ont permis de dégager 12 MMDH en 2021, en ligne avec les prévisions de la LF-21. En 2022E, ces mécanismes pourraient dégager plus de 20 MMDH contre 12 MMDH prévus par la LF-22.
Au niveau des dépenses, conformément aux dispositions de la LF-22, l’État a la possibilité de geler près de 14% du budget des dépenses d’investissement, soit une économie potentielle autour de 15 MMDH.
Par ailleurs, en marge de l’accélération des tensions inflationnistes, certaines hypothèses de construction de la LF-22 ne semblent plus d’actualité, selon les analystes d’AGR qui estiment que l’orientation future du Trésor sur le marché intérieur fait face ainsi à deux principaux challenges. Le premier est relatif à l’augmentation des pressions sur le budget de l’État, principalement des dépenses de compensation.
Pour le deuxième challenge, il s’agit des décisions relatives aux sources de financement puisque après avoir réalisé des financements extérieurs de plus de 60 MMDH en 2020 suite essentiellement à deux levées à l’international (40 MMDH), le Trésor n’a pas effectué depuis, de nouvelles levées importantes en devise.