Malgré des échanges relativement courtois, le match télévisuel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen a parfois pris une allure acerbe, donnant le droit à quelques punchlines savoureuses.
À chaque débat ses phrases-choc qui marqueront les mémoires. Du « vous n’avez pas le monopole du coeur » de Valéry Giscard d’Estaing à François Mitterrand en 1974 aux « Envahisseurs » de Marine Le Pen en 2017 en passant par la « colère saine » de Ségolène Royal en 2007, chaque match télévisuel d’entre-deux-tours donne lieu à des phrases qui restent. BFMTV.com a sélectionné les plus marquantes de ce mercredi soir.
• « Vous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie »
Ce fut le tout premier moment de tension du débat lorsqu’Emmanuel Macron a visé les liens de Marine Le Pen avec le président russe.
« Vous dépendez du pouvoir russe et vous dépendez de monsieur Poutine. Vous ne parlez pas à d’autres dirigeants, vous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie, parce que (…) Madame Le Pen, vous avez contracté un prêt en 2015 auprès d’une banque russe, la First Czech-Russian Bank », l’a attaqué le candidat.
Marine Le Pen, elle, a répondu qu’elle n’avait pas eu le choix. « C’est parce qu’aucune banque française n’a voulu m’accorder de prêt », a rétorqué la candidate, assurant que les banques donnaient l’impression de « choisir leurs candidats ». Elle a notamment attaqué son rival sur la « banque française de la démocratie », qui n’a jamais été mise en œuvre.
• « Vous n’avez pas lu ma loi ». « Non, mais j’ai lu la Constitution »
Les deux candidats ont également croisé le fer sur l’interdiction du port de voile proposée par Marine Le Pen.
« Je suis pour l’interdiction du voile dans l’espace public car je pense que c’est un uniforme imposé par les islamistes », a affirmé la représentante du RN. Son concurrent Emmanuel Macron lui répond alors que cette loi va créer une « guerre civile ». Selon lui, il s’agit d’une « loi de rejet », qualifiant même cette mesure d’inconstitutionnelle.
« Vous n’avez pas lu ma loi », lui fait alors remarquer son adversaire. « Non, mais j’ai lu la Constitution française, excusez-moi », lui réplique alors le président.
• Macron accuse Le Pen d’être « climatosceptique », la candidate le dépeint en « climatohypocrite »
Les candidats ont haussé le ton en évoquant les sujets environnementaux. » Vous êtes climatosceptique » , a lancé Emmanuel Macron jugeant le programme écologique de sa concurrente « sans queue ni tête », lui reprochant notamment de ne pas avoir « un mot sur l’écologie dans (ses) 22 mesures pour la France ».
« Je ne suis absolument pas climatosceptique, vous vous êtes climatohypocrite », a répondu Marine Le Pen. Sur ce thème, elle prône le localisme et fustige « l’écologie punitive » du programme de son concurrent.
Le président a été jugé nettement plus convaincant que sa concurrente à l’issue du débat de l’entre-deux-tours: 59% des téléspectateurs le désignent comme vainqueur de la joute, contre 39% pour la candidate du RN selon le sondage réalisé par Elabe pour BFMTV et L’Express.