Se demander si ce qui s’est passé en Bolivie était un coup d’État ou simplement un spectacle théâtral reflète la complexité de la situation politique du pays. Les événements survenus en Bolivie, notamment la prise du palais présidentiel par le général Juan José Zuniga, ont soulevé des questions et des doutes quant à la crédibilité de cette tentative de coup d’État.
Selon le politologue bolivien Carlos Toranzo, il est possible que ces événements fassent partie d’un « théâtre » orchestré par le gouvernement lui-même. Toranzo estime que le soulèvement était un “acte individuel” du général Zuniga et non un mouvement institutionnel des forces armées. Ce scénario aurait pu donner au président Luis Arce l’occasion de redorer son image de défenseur de la démocratie et d’accroître sa popularité à un moment où il avait désespérément besoin de soutien politique.
D’un autre côté, les enquêtes menées par le gouvernement bolivien indiquent qu’il y a eu un complot de coup d’État qui a commencé en mai. Selon le ministre du gouvernement bolivien Eduardo del Castillo, 17 personnes prétendument impliquées dans la tentative de coup d’État ont été arrêtées.
Le contexte politique et historique de la Bolivie joue un rôle important dans la compréhension de ces événements. Depuis qu’Evo Morales a accédé à la présidence en 2005, la Bolivie a connu des transformations politiques et économiques majeures. Malgré les réformes économiques menées par Morales, l’industrie gazière bolivienne a décliné, entraînant des crises économiques persistantes. Les élections présidentielles de 2019 et leurs événements, notamment la démission de Morales et son départ du pays, ont ajouté à la complexité du paysage politique.
Aujourd’hui, avec le retour de Morales et sa détermination à se présenter à nouveau à la présidence, la lutte pour le pouvoir entre lui et le président sortant Luis Arce s’intensifie, ajoutant encore plus d’incertitude à la situation politique en Bolivie.