La porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) à Gaza, Olga Shrayfkova, a émis un avertissement sur l’arrêt imminent des opérations de secours dans la bande de Gaza si l’approvisionnement en carburant ne reprend pas rapidement.
Lors d’une interview avec l’agence Anadolu via une liaison vidéo, Shrayfkova a souligné la nécessité urgente de rouvrir les points de passage frontaliers vers Gaza et d’augmenter considérablement le flux d’aide humanitaire.
Elle a décrit la situation actuelle dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, après le début de l’opération israélienne le 6 mai dernier, qui a provoqué un déplacement massif de la population. Plus de 450 000 personnes ont quitté la ville depuis cette date, alors qu’elle comptait environ 1,5 million d’habitants, dont environ 1,4 million de déplacés internes.
Les équipes de l’ONU ont constaté que Rafah, autrefois surpeuplée de personnes et de tentes de réfugiés, est désormais vide. Les déplacés se sont dirigés vers les zones de Mawasi, la ville de Khan Younès et le centre de Gaza, avec très peu de biens et sans abri ni ressources essentielles.
Les conditions de vie dans ces zones d’accueil sont extrêmement précaires, manquant d’eau, de nourriture et d’abris, rendant difficile la description de la situation avec des mots.
Depuis le 6 mai, Israël mène à Rafah une “opération militaire de petite envergure” qui a abouti à la prise de contrôle du côté palestinien du passage, fermant ainsi la porte à toute aide humanitaire.
Shrayfkova a précisé qu’aucune aide humanitaire n’a pu être acheminée vers Gaza ces derniers jours en raison de la fermeture de tous les points de passage, ce qui suscite une grande inquiétude quant au manque de fournitures humanitaires.
Elle a souligné que même avant la fermeture du passage de Rafah, l’aide humanitaire arrivait à un rythme insuffisant pour répondre aux besoins de la population. La situation désastreuse à Gaza est exacerbée par la destruction de la plupart des infrastructures, avec moins d’un tiers des hôpitaux capables de fournir des services partiels, et aucun hôpital ne pouvant fonctionner à pleine capacité.
Selon le gouvernement palestinien à Gaza, seuls deux hôpitaux publics fonctionnent actuellement, contre 35 avant le conflit, tandis que quelques petits hôpitaux privés offrent des soins primaires.
Shrayfkova a conclu en soulignant la perte d’espoir des Palestiniens à Gaza, n’ayant plus aucun endroit sûr où se réfugier après de multiples déplacements. Elle a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle ne les oublie pas et maintienne la crise de Gaza à l’ordre du jour.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre dévastatrice contre Gaza, qui a déjà fait 35 303 morts et 79 261 blessés parmi les Palestiniens, en grande majorité des enfants et des femmes, ainsi que des destructions massives des infrastructures, selon des rapports palestiniens et onusiens.
