Les participants à une conférence organisée mercredi à Casablanca ont appelé à une refonte en profondeur des pratiques professionnelles face à l’essor rapide de l’intelligence artificielle (IA), qui transforme profondément les modèles traditionnels d’employabilité, de formation et de compétitivité.
Placée sous le thème « Employabilité et compétitivité à l’ère de l’intelligence artificielle : défis et opportunités pour le Maroc », cette rencontre a été organisée par l’Université Al Akhawayn en partenariat avec le groupe Le Matin. Elle a réuni des responsables académiques, des experts du numérique et des acteurs du secteur privé, tous unanimes sur la nécessité d’une adaptation urgente aux nouvelles exigences du monde du travail.
Le vice-président général de la CGEM, Mehdi Tazi, a souligné que l’IA bouleverse les métiers en place, donnant l’exemple des cabinets de conseil, où des tâches nécessitant auparavant une vingtaine de personnes peuvent désormais être accomplies par trois ou quatre personnes grâce aux outils d’IA. « Des travaux qui prenaient deux semaines sont aujourd’hui réalisés en 15 minutes », a-t-il précisé.
Il a également noté que cette transformation touche d’autres secteurs tels que le conseil juridique, la santé, le jeu vidéo ou encore la cybersécurité. Pour y faire face, il a plaidé pour la création de nouveaux métiers et une réforme en profondeur des systèmes de formation, incluant l’apprentissage du codage et des bases en IA.
Le président de l’Université Al Akhawayn, Amine Bensaid, a pour sa part mis en avant l’approche innovante de son établissement, qui mise sur une formation « holistique » fondée sur les compétences pratiques et les besoins du marché. Il a souligné que depuis novembre 2022, l’IA est intégrée dans les programmes pédagogiques via des ateliers de formation pour les enseignants.