Selon le dernier rapport du Haut-Commissariat au Plan (HCP) basé sur le recensement général de la population et de l’habitat 2024, plus de 14,7 millions de Marocains, soit près de quatre habitants sur dix, ont migré au moins une fois à l’intérieur du pays.
Ce phénomène, majoritairement féminin et urbain, influence fortement les équilibres territoriaux et économiques du Royaume.
Bien que 60 % des Marocains vivent encore dans leur commune de naissance, 40 % ont déjà changé de commune. La majorité des migrations internes se produit entre villes (45,6 %), témoignant de l’attractivité croissante des pôles urbains pour l’emploi, l’éducation et les services. L’exode rural vers les villes représente 34,1 % des flux, tandis que les migrations inverses ou rurales restent limitées.
La féminisation de la migration interne est notable : les femmes représentent 55,1 % des migrants, contre 44,9 % d’hommes.
Les grandes métropoles concentrent la majorité des migrants : Casablanca-Settat accueille 3,63 millions de personnes, Rabat-Salé-Kénitra 2,07 millions, Fès-Meknès 1,73 million et Tanger-Tétouan-Al Hoceima enregistre également un flux important.
Les régions de l’intérieur comme Marrakech-Safi, Fès-Meknès ou Drâa-Tafilalet présentent des soldes migratoires négatifs, reflétant un déficit d’opportunités locales.
Les migrations interrégionales suivent des circuits précis : par exemple, 79 % des migrants de Marrakech-Safi s’installent dans des régions voisines, principalement Casablanca-Settat et Souss-Massa.
L’axe Casablanca–Rabat–Kénitra reste le principal pôle d’attraction, absorbant les pertes démographiques des régions centrales et sud-est.
 basé sur le recensement général de la population et de l’habitat 2024, plus){kind=link}