Mustapha Brahma, l’un des visages les plus marquants de la gauche radicale au Maroc, est décédé à l’âge de 70 ans. Ingénieur de formation, il a été un militant marxiste engagé et un ancien prisonnier politique, avant de diriger le Parti Annahj Addimocrati (La Voie Démocratique), l’un des partis d’extrême gauche les plus influents du pays.
Un engagement né pendant les années de plomb
Très jeune, Brahma rejoint le mouvement clandestin « Ila al-Amam », une organisation marxiste active durant les années de plomb. Il est arrêté une première fois en 1976, puis condamné en 1985 à 20 ans de prison pour « complot contre le régime ». Il avait alors repris le flambeau des premiers dirigeants emprisonnés du mouvement.
Durant cette période sombre, il joue un rôle central dans le maintien de la structure clandestine du mouvement, avant d’être incarcéré pendant dix ans. Il est libéré en 1994 grâce à une amnistie royale générale, ce qui marque un tournant dans sa trajectoire militante.
Du militantisme clandestin à l’action politique légale
Peu après sa sortie de prison, Brahma cofonde avec d’anciens camarades le Parti Annahj Addimocrati, qui s’inspire des idéaux d’« Ila al-Amam » mais évolue dans un cadre légal. Le parti s’impose comme un acteur central de la gauche radicale, défendant la justice sociale, la démocratie radicale, et rejetant le capitalisme et l’autoritarisme.
Une disparition qui marque la fin d’une époque
Le décès de Mustapha Brahma symbolise la fin d’un chapitre de l’histoire de la gauche militante marocaine. Il restera dans les mémoires comme un homme de principes, résistant face à la répression, et profondément engagé pour un Maroc plus juste et égalitaire.