Une étude nationale met en garde contre la progression inquiétante de L’Poufa, une drogue synthétique apparue en 2020 et dont la consommation s’est accélérée durant la pandémie. Le rapport appelle à un renforcement urgent du cadre légal et des moyens de lutte pour freiner sa propagation.
Présentée comme un mélange instable de résidus de cocaïne, de produits chimiques et de médicaments, L’Poufa se répand rapidement, notamment dans les milieux urbains. Les difficultés d’accès aux drogues importées durant la crise sanitaire ont favorisé sa fabrication locale.
Chiffres préoccupants
Entre 2022 et 2024, les forces de l’ordre ont traité 878 affaires liées à cette drogue, procédé à plus de 1 000 arrestations, et saisi plus de 18 kg de L’Poufa. Trois décès liés à sa consommation ont été enregistrés. Les saisies ont fortement augmenté, tout comme le nombre d’interpellations.
Le phénomène touche surtout les jeunes adultes, âgés de 18 à 55 ans, majoritairement des hommes issus de milieux défavorisés. Environ 82 % des affaires sont recensées en zones urbaines.
Mesures proposées
Le rapport recommande :
- La mise à jour du Dahir de 1974 pour inclure les drogues synthétiques dans la législation.
- Le renforcement des sanctions contre leur production et leur diffusion illégales.
- La modernisation des laboratoires et la formation de spécialistes pour mieux détecter ces substances.
- La création d’un système national d’alerte rapide pour anticiper les risques.
- Le développement de centres de soins spécialisés à l’échelle régionale.
- La mise en place de programmes de prévention en milieu scolaire et de mécanismes de réinsertion pour les personnes touchées.
- Le recours à des peines alternatives et une coopération accrue avec les pays partenaires pour suivre l’évolution du phénomène.
Face à cette menace en pleine expansion, les autorités sont appelées à agir rapidement pour protéger la santé publique et renforcer la résilience des dispositifs de lutte contre les drogues synthétiques.